Nous devrions être habitués depuis le temps avec cet éditeur, le transfert d'Obscénité et vertu est une véritable réussite qui parvient à jongler naturellement entre les différentes ambiances du film (clinique pour la pharmacie, bleuté pour le cours de dance, chaude dans le strip-club...) sans que la photographie du talentueux Tim Maurice-Jones (à qui l'on doit entre autres la photo de Revolver, Snatch, Arnaques, Crimes et Botaniques de l'ex de madame) n'ait été excessivement et artificiellement retouchée. Doté d'une profondeur de champ, d'une fluidité et d'une définition précise de tous les instants, le transfert ne souffre d'aucun défaut et bénéficie d'une compression des plus discrètes.
Bien qu'il s'agisse d'un film réalisé par l'une des plus grandes super-star musicale médiatisée, Obscénité et vertu n'a étrangement jamais fait l'objet d'une campagne marketing massive, aussi bien lors de sa sortie salles que pour sa sortie vidéo. Il aurait pourtant été possible de prendre les consommateurs pour des vaches à lait en leur proposant le choix entre l'édition collector, l'édition ultimate (avec un CD exclusif en cadeau) ou le Blu-ray, or c'est tout le contraire qui se passe ici, Obscénité et vertu ne se déployant dans les bacs qu'en édition simple, maigre en suppléments qui plus est. Une raison de plus pour accorder, à défaut de notre admiration, notre sympathie au film.
En sus du film donc, nous n'avons droit qu'à deux clips de Gogol Bordello (Wonderlust King et America Wedding), une interview de la Madone (13') et des deux comédiennes (10') et un message vidéo de Madonna aux spectateurs qui se sont déplacés pour l'avant-première parisienne.
Bien qu'anecdotique, la première interview révèle une performeuse pas si inculte qu'on aimerait le penser, une réalisatrice qui avoue se sentir artistiquement plus proche de la sensibilité européenne qu'américaine ("je joue avec le concept d'ironie, les doubles sens et les paradoxes dans tout ce que je fais, les Americains sont beaucoup plus rigides et directs") et qui possède d'ailleurs quelques connaissances sur le sujet, citant avec aisance les nombreux cinéastes français (Chabrol, Gordard ainsi que Guillaume Canet et Olivier Dahan) et italiens (Pasolini, Visconti...) qui la fascinent.
Vicky McClure et Holly Weston ne tarissent pas d'éloges sur leur metteur en scène, visiblement ravies d'avoir fait partie de la première incursion derrière la caméra de Madonna.