TF1 corrige le tir de l'ancienne édition sortie chez Vision Vidéo en 2005 en proposant enfin le film de Dino Risi dans son format d'origine. L'éditeur a pris la peine de nettoyer la plupart des énormes défauts de pellicules existants sur le précédent tirage. Evidemment, il demeure de nombreuses scories (le générique de début) mais la copie est nettement plus propre que l'édition 2005. Le grain cinéma, bien qu'atténué, reste toutefois omniprésent, tout comme les fourmillements à l'arrière-plan, mais la photo saumon caractéristique de Claudio Cirillo (qui signa la même année celle de Nous nous sommes tant aimés) est assez bien retranscrite. La palette de couleurs ne brille pas par sa disparité et la gamme dominante demeure le beige, le blanc et les bruns. Si l'aspect vous paraît délavé et brumeux, sachez que les partis-pris esthétiques ont pourtant bien été respectés à l'instar du Jardin des Finzi-Contini. Les détails et les contrastes sont donc passables mais le master (français) ne manque pas de luminosité notamment durant la scène de la manucure (23min50) et surtout durant la dernière partie du film avec le soleil écrasant napolitain. Les seuls défauts majeurs proviennent d'une rayure verticale (1h25), un rendu des visages très flou (1h28) ainsi qu'une grosse éraflure de la pellicule déjà constatée sur l'ancienne édition (voir capture, 1h34 et 11 secondes). Il s'agit aujourd'hui de la meilleure copie du film à ce jour. A noter enfin que l'image a été sensiblement recadrée comme l'attestent les captures d'écran.
Bien que d'honnête qualité, oubliez immédiatement la version française autrement vous perdrez 80% de l'interprétation de Vittorio Gassman ! Rapidement, disons que la piste française s'avère plus sourde que la version italienne et s'accompagne d'un ronronnement dès le générique d'ouverture, rappelant un avion au moment du décollage. Les dialogues y sont certes clairs et distincts mais le rendu apparaît artificiel. En ce qui concerne la version italienne, c'est la musique d'Armando Trovajoli qui se trouve constamment mise à l'avant-plan, très légèrement perturbée par un souffle chronique. Comme il était de coutume dans le cinéma italien, les dialogues sont repris en postsynchronisation et on note quelques fois un léger décalage entre le mixage et le mouvement des lèvres des comédiens. Pareillement, les voix des acteurs nous semblent de temps à autre éloignées mais au final cette piste sonore s'avère plus dynamique et naturelle que la version française.
TF1 vidéo reprend la quasi intégralité de l'ancienne édition parue en 2005.
Interview de Dino Risi (13min08)
Contrairement à l'édition 2005, l'éditeur a eu cette fois la présence d'esprit de sous-titrer les propos du maître italien enregistré à Rome en août 1999. Trop rapidement, le cinéaste aux plus de 80 films revient sur ses débuts et dresse un bilan du cinéma italien du néoréalisme jusqu'à aujourd'hui. C'est aussi l'occasion pour Dino Risi de rendre hommage à tous les merveilleux comédiens qu'il a dirigés (Vittorio Gassman, Alberto Sordi) et de s'arrêter sporadiquement sur quelques uns de ses chefs d'oeuvres comme Une vie difficile, Les Monstres, Le Fanfaron et Parfum de femme.
Interview de Vittorio Gassman (2min44)
Contrairement à l'édition 2005, TF1 propose uniquement les extraits d'entretien (dans un français parfait) de Vittorio Gassman lors de son passage à Cannes en 1975 alors que Dino Risi s'exprimait également sur l'ancienne galette. Là où l'interview était sans cesse entrecoupée de longs extraits du film, l'éditeur a eu la bonne initiative d'assécher le module pour se consacrer uniquement sur le dialogue avec le comédien. Vittorio Gassman explique rapidement comment il a endossé le rôle d'un aveugle et parle de ses débuts dans le cinéma dont la carrière a véritablement explosé avec Le Pigeon de Mario Monicelli à la fin des années 50.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (3min18).