Image :
8/20
C'est un transfert véritablement resplendissant que nous offre Wild Side Video. La fabuleux travail photographique de Charles Lang (chef opérateur de génie sur The Big Heat de Fritz Lang, Ace in the Hole de Billy Wilder et L'aventure de madame Muir de Joseph L. Mankiewicz) est ici sublimé par une gestion des constrastes d'une grande précision et un noir et blanc parfaitement saturé. Allions à cela une défintion sans faille, un master affichant un joli piqué pour un film âgé de plus de soixante-dix ans et une compression invisible, on obtient une sacrée réussite de la part de l'éditeur. Une belle revanche pour ce film mythique longtemps invisible.
Son :
6/20
Wild Side Video ne propose qu'une seule piste Mono 2.0 anglaise d'honnête facture, les voix sont agréablement mises en avant sans prendre le pas sur la musique.
Bonus :
6/20
Comme nous l'avons vu plus haut, les suppléments se partagent le second disque et bien que simplement composé de deux petits modules de 26 minutes (si on met de côté les habituelles galerie photos, filmographie et liens internet) ceux-ci se révèlent très informatif pour ceux qui connaissent peu ou prou Peter Ibbetson et le cinéaste derrière l'oeuvre.
Présentation du film par Bertrand Tavernier et Noël Simsolo (26')
"Peter Ibbetson est un film très important, un classique du cinéma dont on comprend qu'il est devenu un classique, ce qui n'arrive pas tout le temps", assure Bertrand Tavernier. Noël Simsolo de renchérir : "c'est un chef d'oeuvre, l'un des plus beaux films du cinéma américain des année trente". Le ton est d'emblée donné.
Les deux cinéphiles reviennent précisément ici sur la genèse de Peter Ibbetson premier roman de George du Maurier (grand-père de Daphné du Maurier dont Sir Hitchcock adaptera Rebecca et Les Oiseaux) dont le succès sera suivi d'une adaptation théâtrale puis cinématographique (intitulée Forever) en 1921 par George Fitzmaurice. Paramount décide en 34 de porter à nouveau le roman à l'écran avec Gary Cooper dans le rôle titre, ce dernier accepte à condition qu'Henry Hathaway en soit le réalisateur. "Tous les ingrédiens sont réunis pour en faire LE grand film de 1935" sauf que c'est un bide. Le film doit finalement son salu aux surréalistes qui furent bouleversés par la maîtrise poétique de la seconde partie.
Portrait d'Henry Hathaway par Patrick Brion, Bertrand Tavernier et Noël Simsolo (26')
Pour dresser un portrait du cinéaste, Wild Side Video a rassemblé trois grands historiens du cinéma, à savoir Patrick Brion (auteur entre autres de Regards sur le cinéma américain 1932-1963), Bertrand Tavernier (cinéaste et co-auteur de 50 ans de cinéma américain) ainsi que Noël Simsolo (auteur dernièrement de Le Film Noir - Vrais et faux cauchemars). En 26 minutes, ces trois historiens dresseront un portrait succin mais très juste du cinéaste. Pour Patrick Brion, Henry Hathaway "n'est sans doute pas un auteur mais un de ces réalisateurs importants qui ont jalonnés le cinéma". Ayant débuté gamin devant la caméra dans des westerns, il passe après la Grande Guerre derrière la caméra en tant qu'assistant encore sur des westerns pour ensuite rapidement diriger lui-même Randolph Scott dans des... westerns toujours.
Spécialiste notoire du cinéma américain, le réalisateur de Coup de torchon affirme que Hathaway était un de ces cinéastes qui passait d'un sujet à un autre en fonction de ce qu'on lui donnait à faire et qu'il prenait grand plaisir à prendre un projet abandonnés pour essayer de faire quelque chose de bien. La marque d'un grand en somme qui savait au sein d'une industrie taylorisée imposer à ses projets une touche personnelle.