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A l'instar du dvd du Serpent, sorti sous la houlette de Wild Side il y a deux ans, l'image de Pour Elle subit le même traitement de faveur de la part de l'éditeur même si l'image, pourtant non labelisée THX comme le film d'Eric Barbier, s'en rapproche considérablement. Le chef opérateur Alain Duplantier, ayant déjà fait ses preuves sur les très bons Anna M. de Michel Spinosa et L'Annulaire de Diane Bertrand, opte pour une photo alternant magistralement les ambiances froides et surexposées (la prison), parfois glaciales aux blancs cramés et au grain plus prononcé (les flashbacks), les teintes plus blafardes, et des séquences aux tons plus ambrés et chauds (l'appartement des parents, la scène finale). Le point fort de cette édition demeurant les contrastes des scènes nocturnes ou de pénombre comme la première scène du film ouvrant sur des noirs denses et d'une fluidité exemplaire. Une définition optimale qui restitue à merveille les partis pris esthétiques, la profondeur de champ (dans l'appartement du couple), le balancement entre une photo argentée et ocre, et le jeu sur les clairs-obscurs. La caméra à l'épaule de Fred Cavayé demeure bien souvent en alerte et ne facilite pas la tâche à la compression, pourtant robuste et sans accroc durant 1h30. Les scènes diurnes possèdent un bel éclat et la photo se fait sensiblement et agréablement duveteuse (scène de l'arrestation). En revanche les nombreux gros plans auraient gagné à être plus précis surtout quand ils sont capturés de manière énergique dans la dernière partie.
Chapeau bas à la piste DTS 5.1. qui, poussée à son maximum, fera vibrer votre salon ! Comme tout bon thriller, les ambiances et les effets propres au genre sont canalisés sur toutes les enceintes frontales comme latérales et font trembler le caisson de basses. La partition musicale de Klaus Badelt, pourtant omniprésente, ne noie jamais des dialogues bien dégagés sur la centrale. La scène d'introduction donne le la immédiatement avec des surround multiples et des graves saisissants. Le final se distingue par un crescendo angoissant qui contentera sans exception toutes les installations dignes de ce nom. La piste 2.0. n'est pas en reste et, bien que moins ardente, donne suffisamment de souffle au visionnage si vous avez toutefois poussé le son. Les dialogues s'accompagnent légèrement d'une résonance et manquent notablement de punch mais les graves sont brillants et la musique se dégage excellemment.
Commentaire audio du réalisateur Fred Cavayé et du co-scénariste Guillaume Lemans
Voilà un commentaire audio bien enjoué qui communique sans peine sa vivacité ! Dès les premières images les deux complices entament l'exercice avec brio sans ne jamais laisser aucun blanc durant 1h30. Sans toutefois passer du coq à l'âne, Fred Cavayé et Guillaume Lemans évoquent la structure du scénario, la collaboration des comédiens, le tournage (dans l'ordre chronologique pour la partie studio et les scènes de prison), les choix au montage et les scènes rejetées (non disponibles sur le dvd) ainsi que la collaboration avec le compositeur allemand Klaus Badelt, célèbre pour son travail avec Terrence Malick ou Gore Verbinski. Le cinéaste nous prévient d'emblée que la parole récurrente de son commentaire sera le mot « chance » (des idées survenues sur le tournage, de la complémentarité des comédiens) et effectivement le mot revient constamment tout au long de ce supplément passionnant à ne louper sous aucun prétexte si vous avez aimé Pour elle.
Making of (26min02)
Comme nous avons déjà pu le comprendre à travers l'excellent commentaire audio, Pour Elle a été un travail d'équipe où chaque membre du casting ou de l'équipe technique a eu à un moment donné le droit de proposer des idées au réalisateur Fred Cavayé. Ce dernier ainsi que Diane Kruger, les producteurs et plusieurs responsables de départements techniques (le chef opérateur, l'accessoiriste, le chef électro, le chef décorateur, le coach pour enfant...) expliquent quelle a été leur contribution tout au long du tournage. Certes ce module n'évite pas le côté promotionnel. Vincent Lindon, qui d'ailleurs est le seul à ne pas se prêter au jeu de l'interview, reçoit suffisamment de Biafine par le reste de l'équipe pour ne pas prendre un seul coup de soleil cet été ! Mais ce segment est raisonnablement habile pour faire oublier cet aspect grâce à la multitude d'images de tournage qui viennent illustrer tous les propos des protagonistes. Il ressort de ce supplément la passion du cinéma de Fred Cavayé et de son amour des comédiens qui transparaissaient déjà dans le premier bonus.
« J » : Court-métrage de Fred Cavayé (23min04)
Premier film réalisé par Fred Cavayé, J pourrait être la première lettre de Jospin alors en tête dans les sondages en 1999 mais c'est également le jour J, celui du Millenium, de l'an 2000. Un homme d'âge mûr mâche son chewing-gum comme une bétonneuse et regarde ce qui se déroule à sa fenêtre. Sa femme, que l'on ne verra presque jamais, passe sa journée à regarder la télévision tandis que Dave s'égosille à appeler Vanina à la radio. Ses voisins deviennent son centre d'intérêt et l'amertume commence à poindre chez le personnage principal alors que survient le 31 décembre 1999. En apparence anodin, ce court-métrage se clôt sur un twist final inattendu et remarquable donnant alors au film une autre dimension psychologique et émotionnelle sur le temps qui passe, les désirs irréalisés, la routine et l'incommunicabilité d'un couple. Nous vous conseillons d'ailleurs un second visionnage pour en apprécier la grande valeur !
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce du film (1min46), des liens internet et les credits du DVD.
