Compte tenu de son ancienneté (1938) et de sa rareté, Pygmalion est proposé dans une copie restaurée de fort bon aloi même si évidemment de nombreux soucis de pellicule subsistent après coup. On ne compte plus les points blancs et tâches qui émaillent la vision du film, ainsi que les rayures verticales striant l'image durant 1h30. Certaines séquences sont plus endommagées que d'autres (à 44min, 1h18, 1h21, 1h27, 1h29) entraînant une granulation très accentuée et une perte de luminosité. L'éclat est aléatoire, l'étalonnage variant au cours d'une même scène, et il n'est pas rare qu'un comédien alors en pleine lumière se retrouve immédiatement contrasté. Même si le N&B s'avère quelque peu poreux avec une dominante de gris peu variée, la vision de Pygmalion ne s'en trouve jamais perturbée et possède un bel équilibre d'ensemble. Le format d'origine 1.33 est respecté offrant au film une sympathique cure de jouvence portée par une solide compression.
Disons-le d'emblée, les crépitations ne s'arrêtent jamais et s'accentuent durant les séquences endommagées évoquées précédemment dans la critique image. La clarté des dialogues est aussi aléatoire que le reste, avec un son étouffé par un souffle chronique qui laisse place à une piste propre au cours d'une même séquence. Evidemment le mixage demeure minimaliste mais ne manque pas de punch concernant la voix haut perchée de Wendy Hiller (I'm a good girl I am !) qui parvient à échapper à la saturation. Si la musique se fait rare (ce n'est pas My Fair Lady), elle peut se targuer d'être savamment mise en valeur relevant la qualité d'ensemble.