Même si le film gagne incontestablement à être découvert en blu-ray, la copie de Quantum of Solace proposée ici peut se targuer d'offrir un rendu extrêmement harmonieux selon les standards du DVD. Le générique du début annonce joliment la couleur quant au relief imposé par le transfert (les balles se détachent très bien) mais aussi à la précision de la définition (les grains de sables apparaissent nettement). Si la copie conserve un grain de cinéma des plus plaisants, on aurait pu espérer un piqué un tantinet plus fin lors des gros plans sur les visages des comédiens afin de suggérer davantage la présence physique de ces derniers. La palette colorimétrique restitue quant à elles à merveille l'esthétique du film telle qu'elle pouvait être découverte en salles, grâce à une belle saturation soutenue par une gestion des contrastes quasi irréprochable. La compression se fait quant à elle largement oublier, assurant une fluidité de tous les instants dans les scènes d'action.
Sur le plan sonore, l'éditeur accomplit une belle performance technique avec le DTS français qui s'avère particulièrement efficace grâce à un dynamisme de haute volée dans les scènes d'action. Il suffit de s'attarder un tant soit peu sur la course poursuite du début entre la légendaire Aston Martin et la Alfa Roméo pour s'en convaincre : le grondement des voitures en impose, les impacts et craquements en tous genres offrent une richesse sonore époustouflante, la musique virevolte avec une pureté exemplaire et la basse vient soutenir l'ensemble à bon escient. Un DTS qui possède donc beaucoup plus de corps et de punch que les quatre pistes Dolby Digital 5.1 proposées, en anglais, en français, en russe et en néerlandais, les deux dernières faisant pâle figure à côté de leurs consoeurs. Parmi ces DD 5.1, la piste anglaise ne rivalise certes pas avec le DTS en termes de précision et de richesse sonore mais s'en sort un peu mieux que les autres grâce à une ouverture légèrement supérieure sur les canaux avant, ce qui a notamment pour avantage de mettre la musique davantage en valeur.
Un seul regret en somme : que le DTS n'ait pas été consacré à la version originale, même s'il faut reconnaître que le doublage français s'avère on ne peut plus recommandable. A noter que le blu-ray adopte la démarche contraire en mettant le paquet sur la version originale avec une piste DTS HD Master Audio de folie... Il faut croire qu'aux yeux de FOX/MGM, un cinéphile qui se respecte est censé posséder de nos jours un lecteur blu-ray...
Pour l'interactivité, qui s'assortit ici d'une navigation qui avec ses menus statiques renvoie presque aux débuts du format DVD, nous cèderons la plume à Arnaud Mangin qui en parle très bien dans sa critique du blu-ray dont les bonus sont identiques :
Bam ! C'est la déconfiture... Notre premier conseil consisterait à arrêter le disque sitôt le film achevé puisque ce que la section interactivité ose proposer ici brille par une négligence totale et s'évertue, encore et toujours, a essayer de nous vendre le film comme si on ne l'avait pas déjà ! Quantum Of Solace est un vrai film de producteurs, ça on le savait déjà, mais également un Blu-Ray/DVD de commerciaux. Bouclé à la va-vite comme le furent les premières éditions de Casino Royale, le disque s'est grossièrement fait remplir de modules promotionnels sans intérêt et surtout répétitifs...
A la limite, le premier segment, Bond sur les lieux du tournage (24min45), pourrait être intéressant s'il arrêtait de se prendre pour ce qu'il n'est pas ! Sous couverts d'un document intimiste et thématique (le tournage en décors réels à travers le monde), on encaisse ici une bonne grosse featurette auto congratulée s'endormant sur la gentillesse et les énormes compétences des uns et des autres. On pourra y piocher quelques éléments sympa, comme le passage sur les cascades effectuées par Daniel Craig lui-même (mais charclées honteusement au montage), mais rien qui ne vaille davantage que le statut d'introduction à quelque chose de plus solide...
C'est bien là le drame... Le reste est encore pire. Ainsi, Le début du tournage (2min54), Les lieux du tournage (3min14), Olga Kurylenko et la poursuite en bateau (2min14), Le réalisateur Marc Forster (2min45) et La musique (2min36) ne sont que des modules insignifiants malhonnêtement proposés de manière indépendante, histoire d'étoffer le contenu du disque sur le papier. Dans le fond, chacun d'entre eux est bien évidemment trop court pour développer quoi que ce soit et, pire encore, répète mot pour mot la plupart des éléments évoqués dans le premier bonus ! On n'est vraiment pas loin du foutage de gueule...
On n'en était pas loin un paragraphe au dessus, mais là, on y est clairement : La fonction L'équipe Technique (45min30) est une succession de 35 mini reportages s'intéressant systématiquement à un travail en particulier sur le bon fonctionnement du film. Si dans le principe l'idée s'avère intéressante, il s'agit surtout, là encore, de documents promotionnels proposés sur le site Internet du film tout au long du tournage, et introduits par le patron... le producteur Michael Wilson. Le bonus ne nous apprendra donc rien de plus que ''Allez voir le film !'', en plus de donner la parole aux mêmes personnes déjà intervenues dans les petits bonus précédents, eux-mêmes déjà des reprises du premier. A réserver aux masos qui ont envie de se farcir trois fois d'affilée les mêmes interviews et les mêmes interventions à propos des mêmes sujets...
Au final, les suppléments les moins hypocrites seront Les bandes annonces (en HD) ainsi que le Clip d'Alicia Keys (en HD aussi), même si ce dernier ne propose la chanson Another Way To Die qu'en 2.0 alors que le rendu est plus puissant rien qu'en regardant le film...
Critiques image et son réalisées par Elodie Leroy
Critique interactivité réalisée par Arnaud Mangin