Composé intégralement d’images vidéos aux qualités plastiques diverses et variées, Redacted trouve dans le DVD un support idéal de diffusion pour retranscrire fidèlement son imagerie voulue amateur. Et difficile de trouve quelque chose à redire sur cette édition, puisqu’on ne dénotera aucuns défauts majeurs dans le transfert (et après tout, même s’il y en avait, les éventuels artefacts créés à l’occasion seraient on ne peut plus justifiés et à propos). La source du DVD étant certainement numérique (si la copie vient d’une bobine 35mm, chapeau TF1, on n’a rien vu !), la fluidité est exemplaire, tout comme la compression et l’encodage. Bref, à l’instar de Cloverfield, autre film faussement amateur sorti il y a quelques semaines sur galette, le MPEG-2 sciait parfaitement à Redacted.
Redacted niveau son, il faut le dire, c’est un peu le bordel. Non pas que le mixage du film de de Palma soit foutraque, non, loin de là, mais il faut bien comprendre que si les images composant le film proviennent de sources différentes, il en va de même pour le son. Dès lors, chaque « fragment » de Redacted se voit offert sur DVD avec une spatialisation totalement différente. Pour faire simple, si le documentaire français et le journal du bord du soldat profitent allégrement des cinq enceintes, on remarquera que les reportages télé sont quant à eux en stéréo, que les caméras de vidéosurveillance sont en mono, et que les vidéos internet type « youtube » sont inexplicablement balancées avec une reverb’ du tonnerre sur les arrières. Et ça, c’est seulement pour la VO. Car en VF, c'est pas la même chose, vu que ces dernières sont en stéréo et les reportages télé sont en multicanal, le tout accompagné de doublages pas toujours convainquant (la punkette qui braille à la fin par exemple, est plutôt risible). A noter également quelques effets surround sympathiques, comme lors de cette vidéoconférence entre un soldat et son père, ou chacun a sa voix posée sur une enceinte différente. Bref, Redacted profite amplement du support DVD pour appuyer un peu plus sont dogme de départ. Très bonne initiative.
Pas grand chose à se mettre sous la dent pour ce DVD de Redacted. On retrouvera d’abord un making-of qui n’a de making-of que son nom, puisqu’en 12 minutes, ce module ne s’attarde que sur le tournage d’une seule séquence (la partie de cartes des bidasses), ne laissant la parole qu’une seule fois à un membre de l’équipe (l’assistant réalisateur), pour dire que la journée s’est bien passée. Dispensable donc.
Heureusement qu’une Interview de Brian de Palma nous est proposée en guise de complément, dans laquelle le réalisateur nous explique un peu ses intentions de départ, et en particulier les différences qu’il existe pour lui entre Redacted et Outrages, qui revenait de manière un brin plus fine sur un événement similaire. Son discours est prévisible, mais de bon aloi puisqu’il se permet de balancer sur le capitalisme et la promotion à outrance, alors même qu’il est en train de vendre son film, sur la chaine qui l’a produit qui plus est (l’interview est tirée de l’émission Higher Definition, présentée par le critique et écrivain Robert Wilonsky sur la chaine HDNet).