On ne s'attendait pas à un tel traitement de faveur pour ce petit film dont le transfert s'avère superbe de bout en bout en mettant notamment en valeur la blancheur immaculée des paysages canadiens. La partie parisienne se distingue par ses tons métalliques et plus austères, les contrastes étant eux finement ciselés. Dès l'arrivée au Québec, la profondeur de champ est étonnante grâce à une belle utilisation du 2.35, la palette de couleurs bien tranchée, le piqué affûté et les scènes nocturnes d'une belle densité. La compression numérique soutient fortement l'ensemble y compris au moment des scènes très lumineuses mais laisse passer un ou deux fourmillements visibles lors de la rencontre avec le caribou. L'éditeur a mis le paquet côté technique peut-être afin de faire oublier la carence des suppléments.
A l'instar de l'image, la piste sonore 5.1 en met plein les oreilles même si a priori le film ne s'y prête pas véritablement. Il n'empêche que le spectateur sera plongé dans les entrailles de l'aéroport et durant le vol vers Montréal au début du film avec des ambiances surround constantes et dynamiques. L'excellente bande-originale mixant à la fois Johnny Cash (Ring of fire) et Moriarty (Jimmy) est ardente sur l'ensemble de l'installation, profite d'une large ouverture des enceintes avant et arrière, le caisson de basses n'étant pas en reste et distillant de brillantes ambiances comme lors du simple passage d'un chasse-neige (42min40). Seuls les dialogues auraient mérité d'être un peu plus acérés sur la centrale. La stéréo met les voix des comédiens à l'avant, perd considérablement en ambiances annexes et la bande-originale perd nettement de sa vivacité. Malgré cela le mixage est largement convenable mais nous ne saurons que trop vous conseiller de sélectionner la piste Dolby Digital 5.1. en tous points irréprochable.
On comprend pourquoi l'éditeur a choisi de mettre le paquet sur la technique puisque les bonus proposés durent en tout et pour tout qu'un peu plus de 6 minutes.
Cela commence par le segment « Le tournage par moins 30 » (2min22), démontrant la complexité d'un tournage se déroulant par moins 30 degrés. Entre la préparation vestimentaire de Sandrine Kiberlain et les propos de la réalisatrice se résumant à « c'est beau mais c'est chiant », les images de l'équipe s'aventurant à pieds dans le grand froid canadien s'avèrent néanmoins très impressionnantes.
Vient ensuite une scène coupée : Le rêve de Romaine (1min19), proposée avec le commentaire audio de la réalisatrice en option. Cette séquence géniale montrait tous les hommes de la vie de Romaine apparaissant tour à tour sur le carrousel de l'aéroport. Le père de Romaine, son premier amour, étaient ainsi épinglés par une petite pancarte indiquant leur nom et statut jusqu'à l'arrivée de Pascal Elbé comme il est montré dans le film. Cette séquence a été supprimée du fait de l'absence d'inserts montrant les noms des personnages en gros plan, qui serait resté incompréhensible pour les spectateurs.
Le dernier module intitulé Répétition des filles dans une salle de bain (3min08) montre simplement les trois actrices du film répétant la scène de l'intitulé avec la réalisatrice Agnès Obadia qui laisse ses comédiennes proposer quelques idées.
Cette courte interactivité se clôt sur une galerie photos et la bande-annonce (3min08).