On commence par les défauts ? Ca va pas être bien long de toute façon, puisqu'à l'exception de quelques légers fourmillements ça et là dans des passages que d'autres éditeurs livreraient dans des conditions catastrophiques, Shoot'em Up nous propose un visionnage idyllique. Une fois encore, on pourra remercier Metropolitan de miser à fond sur la qualité et de remplir habilement son disque (chargé, mais le film n'est pas très long) puisque tout est bon à prendre : la photo un brin particulière du film, des contrastes poussés dans toutes les séquences (cadres et colorimétrie varient concrètement) et un encodage général de très bonne tenue. C'est net, clair, limpide, et quasiment parfait. C'est pas original, mais "Bravo à l'éditeur"...
Chez Metropolitan, c'est toujours un peu la loterie pour savoir laquelle de la VO ou de la VF obtiendra les faveurs de la grosse piste DTS (avec le raccourci facile que les conneries populaires y auront droit sur la VF et les bons films en VO). Ici, c'est la version doublée qui en bénéficie, mais on s'en abstiendra très vite puisque qu'elle ne sert pas à grand-chose et ne décevra pas les amateurs de versions originales. En Dolby Digital 5.1 EX comme en DTS ES, le mixage français est certes énergique, musclé et bourrin, mais ne fait définitivement pas le poids face à l'original. On opte donc une VO qui dépote littéralement. Un "simple" DD5.1 EX, certes, mais qui conserve une ampleur dingue et fait de chaque coup de feu, chaque coup de poing, chaque impact de balle une fiesta de tous les instants. Et puisque le film est un actionner ne dormant pas sur ses lauriers, pratiquement chaque séquence est une démo à elle seule usant habilement des cinq canaux et balançant, ça et là, impact, musique, effets et autres échos en tous genres. Un film uniquement formel renchéri par une bande son qui ne l'est pas moins...
Aie ! Commençons d'entrée de jeu par le gros bémol de cette interactivité puisque si le commentaire audio du réalisateur Michael Davis est bien présent, il ne bénéficie pas de sous-titres. Chose rare de la part de l'éditeur. C'est encore plus bête et regrettable pour les anglophobes puisque le bonhomme n'est pas avare en explications pertinentes et délivre une analyse parfois surprenante de sa propre œuvre en se livrant à l'exercice d'une manière très sérieuse. Chose à laquelle on ne s'attendait pas forcément sur un tel film. Il y cite ses références, pas forcément voyantes pour certaines (Leone ou les frères Coen pour la poursuite), frappantes pour les autres (Woo), demeure extrêmement bavard et déconstruit son film dans le détail des cascades, de l'utilisation des armes, de la musique, jusqu'à ses négociations avec ses producteurs... Un bonus complet, si l'on peut dire.
Les autres se rabattront sur un très bon making of (52min42) qui retrace l'essentiel des propos du réalisateur, en images cette fois-ci. Si tout n'est pas mis en avant (le travail sur les effets numériques par exemple), on découvrira avec amusement un tournage visiblement tout aussi fun pour ceux qui y ont participé que nous à découvrir le film. Y sera essentiellement question de cascades et de fusillades, comme on pouvait se l'imaginer. Le premier chapitre du documentaire s'intéresse brièvement à la version animée du film dont le créateur s'est servi pour convaincre tout le monde de le faire... La bonne idée, c'est que la version animée en question nous est proposée dans un module à part (22min23). Il s'agit d'un amusant compromis entre le story-board et les animatiques 3D qu'on a pris l'habitude de découvrir en DVD. Chaque passage est commenté et propose également l'extrait du film concerné pour comparer.
Enfin, outre les bandes annonces, l'interactivité se clot sur une liste de courtes scènes coupées (7min54 au total) qui relèvent plus du raccourcissement que de vraies suppressions. Comme le dit le réalisateur lui-même dans son commentaire, l'essentiel a été gardé dans le montage final.