On le sait, chez StudioCanal, la compression n'est pas toujours invisible. C'est le cas ici pour Smiley face, surtout au début du film, mais la qualité de l'image reprend vite le dessus. Les couleurs flashy et pétantes que l'on voit dans le générique reflètent parfaitement l'état dégénéré dans lequel se situe le personnage principal. On retrouvera ces couleurs, tels que le rouge du gilet de Jane, les verts fluo et le orange, durant le film, celles-ci étant heureusement extrêmement bien rendues et ne bavant pas du tout, comme on aurait pu le redouter. La luminosité est de rigueur et de tous les plans et les contrastes sont habilement retranscrits.
Non pas deux, ni quatre, mais trois pistes sonores au programme de cette édition, toutes aussi réussies les unes que les autres. Pour exploiter à fond votre installation et pour revivre dans votre salon le trip halluciné de Gregg Araki, il faudra bien évidemment vous tourner vers la piste DD 5.1 anglaise qui vous enverra des ambiances percutantes et permanentes au visage ! Le générique, avec l'excellent morceau des Chemical Brothers (Star guitar), donne le ton du film, incisif et tamponneur. Les avants et arrières sont idéalement équilibrés et la musique (qui est très présente durant tout le métrage) raisonnera constamment rendant bien ce voyage allumé au pays des space cake. Les ambiances psychédéliques sont réparties sur toutes les baffles en anglais comme pour le mixage français qui est heureusement à la hauteur de son homologue. Pour le reste, la piste française stéréo se montre à son meilleur niveau offrant autant de sensations que ses consoeurs, les enceintes arrière en moins.
Le Jeu de piste : les règles données par Gregg Araki (1min49)
Le jeu est simple. Le personnage principal part du point A pour arriver au point Z. Si les lettres A, B et Z sont clairement montrées dans le film sachez que le réalisateur en accord avec son chef opérateur et le directeur artistique ont disséminé les 23 autres lettres de l'alphabet dans le décor, sur les vêtements, etc. Une lettre n'apparaît qu'une seule fois, à vous de visionner à nouveau le film !
Entretien avec Gregg Araki (22min32)
Le metteur en scène de Mysterious skin revient sur son film psychédélique en le mettant en relation avec ses précédents longs métrages même si Smiley face n'a pas été écrit par lui. Après un drame aussi sombre que Mysterious skin, l'envie était de réaliser une comédie à 100%. Même s'il n'a pas créé les personnages, Araki avoue être tombé amoureux du scénario à la première lecture. Il lui restait alors à trouver l'actrice idéale pouvant incarner Jane F., une comédienne qui n'ait pas peur du ridicule et se mouvant dans son univers de cartoon. Son choix se porte immédiatement sur Anna Faris, vedette de la saga Scary Movie et dont l'apparition dans le film de Sofia Coppola, Lost in translation, lui a immédiatement sauté aux yeux.
Dans une seconde partie, le réalisateur s'exprime sur son rapport à la société, sa vision d'un monde irrationnel, le rapport à la drogue (ni l'apologie, ni la condamnation) et enfin le voyage existentiel du personnage de Jane dans le film.
Making-of (10min06)
Segment entièrement promotionnel, agaçant et mal fichu (3 ou 4 images de tournage seulement), entrecoupé toutes les 10 secondes d'extraits du film, où chacun à tour de rôle (les acteurs, le réalisateur, les producteurs) s'envoie des roses par micro interposé en usant des superlatifs connus : formidable, merveilleux, le/la meilleur(e), extraordinaire. Ne perdez pas 10 minutes !
L'interactivité propose également la bande-annonce du film en vo et vf (1min45).