La photo particulière de The Good heart est habilement restituée grâce à une compression solide, permettant aux couleurs quasi monochromes de passer sans altération le cap du petit écran. Les blancs sont aveuglants (les scènes à l'hopital sont très impressionnantes), la palette argentée côtoie une gamme étendue de bleu-acier du plus bel effet et les visages des comédiens demeurent tout du long ternes tels qu'ils l'étaient lors de sa sortie dans les salles. Ce brassage de teintes hétéroclites, passées, souvent froides, désaturées parfois à la limite du N&B, s'en sort fort bien mais le transfert n'est pas exempt d'une constante granulation constatable sur certains aplats de couleurs claires mais plus encore lors des séquences peu éclairées se déroulant dans le bar principal. La densité des noirs n'a rien à envier à un encodage HD et certains plans se révèlent d'un relief fort appréciable renforcés par une gestion des contrastes de haut niveau. L'image grumeleuse est volontaire, le réalisateur et son chef opérateur ayant opté pour un grain donnant un aspect sale à l'image, et l'éditeur a bien pris soin de respecter tous ces partis-pris esthétiques en évitant de lisser le master comme cela s'est déjà produit.
Pas moins de quatre pistes audio nous sont proposées pour ce petit bijou intimiste. Si les latérales n'appuient l'action qu'au moment des séquences extérieures avec un lot de sirènes en tous genres, l'importante ouverture des enceintes frontales détonnent souvent avec une délivrance ardente des dialogues, eux-mêmes soutenus par une balance gauche-droite du plus bel effet sur lesquelles reposent la part essentielle de l'action. La partition musicale est joliment spatialisée sur les mixages 5.1 tandis que la version originale s'en sort plutôt mieux que son homologue française du point de vue dynamique et naturel. Quant aux deux pistes stéréo, elles tirent profit d'une large ouverture des frontales et offrent un confort de visionnage aussi plaisant que suffisant.
Interview de Paul Dano (13min25)
Voici probablement l'une des interviews les plus étranges qu'il nous ait été donné de voir. Entre deux scènes se déroulant à l'hôpital, Paul Dano, vêtu du pyjama qu'il porte dans le film, répond aux questions farfelues d'une journaliste islandaise (le film ayant été en grande partie tourné là-bas) dont l'anglais hésitant semble perturber le comédien. Il est étonnant que cet entretien soit présenté ainsi, avec un son brut et sans coupes. Paul Dano fait néanmoins preuve de patience tout en ne pouvant dissimuler un petit rictus jusqu'à la fin. Quelques infos sont quand même glanées au début sur son engagement dans le film et sa collaboration avec Brian Cox mais, très vite, les questions du genre « quel âge avez-vous », « que faisiez-vous de votre temps libre » s'enchaînent avec apathie. Le plus amusant de l'entretien intervient à la fin quand la journaliste, bafouillant ,déclare qu'elle avait d'autres questions à lui poser mais pas forcément en rapport avec le film.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce.