Pour un film visuellement aussi soigné, l'éditeur met les bouchées doubles en délivrant un transfert de toute beauté. Le master est d'une propreté exemplaire, la définition d'une jolie précision et la palette colorimétrique restitue à merveille les différents choix esthétiques du réalisateur, qui jouent bien souvent la carte des tons monochromes. On retrouve ainsi avec fidélité les différentes ambiances du film telles que l'on pouvait les découvrir en salles. Quant à la gestion des contrastes, à l'exception de quelques plans où ces derniers se font moins appuyés, elle accomplit un quasi sans faute en mettant à l'honneur la profondeur des noirs, fondamentale dans le style graphique adopté pour le film. La compression se fait quant à elle des plus discrètes, se traduisant tout juste par quelques fourmillements mais n'entravant jamais la fluidité des mouvements. En résumé, nous sommes face à un transfert très réussi et c'est pourquoi ceux qui ne possèdent pas de lecteur blu-ray trouveront largement leur bonheur avec ce DVD.
Comme le soulignait Arnaud Mangin dans sa critique du blu-ray, l'édition haute définition décevait par l'absence de certains des suppléments présents sur ce DVD. Pour commencer, ce dernier nous propose dix planches issues de la bande dessinée publiée chez Casterman. Dix superbes planches détaillant la première séquence du métrage, à savoir le récit par Boaz de son rêve avec les vingt-six chiens. Une excellente initiative qui donne réellement envie de se procurer le livre - c'était d'ailleurs sans doute l'idée.
Le making of absent du blu-ray s'avère durer non pas 40 minutes comme prévu à l'origine mais 18 minutes et s'appuie sur un entretien avec le réalisateur Ari Folman. Ce dernier revient sur les conditions dans lesquelles lui est venue l'idée du film, le choix de le réaliser en animation et la réticence des producteurs, sa rencontre avec le compositeur Max Richter, l'univers graphique du film (en détaillant les différents styles graphiques de l'oeuvre), ou encore les enjeux liés à l'animation. Enfin, le cinéaste s'attarde sur son choix d'ajouter 50 secondes d'images d'archive dans son film afin de resituer ce dernier dans son contexte réel.
Pour le reste des bonus vidéo, nous laisserons la plume à Arnaud Mangin qui en faisait un très bon commentaire dans sa critique du blu-ray :
[...] A commencer par deux petites interviews du réalisateur Ari Folman à Cannes (6min43) et Sderot (6min25) qui vit à chaud ses rencontres avec deux publics bien distincts sur un aspect culturel. Naturellement son coeur balance du côté Israelien. Ensuite, outre La tragédie libanaise (10min14), un entretien avec un politologue revenant sur les conflits Islamo-chrétiens lors de la guerre du Liban, nous n'aurons droit qu'à la Bande annonce, une scène coupée - La Mort de Bachir (41sec) - qui avait pourtant toute sa place dans le montage final. Il reste également un Extrait du JT de France 2 de 1982 (3min), mais ne servant strictement à rien si ce n'est assouvir un voyeurisme malsain en montrant des cadavres après le massacre de Sabra et Chatila.