L'éditeur nous propose pas moins de quatre et lourdes pistes sonores (dont deux DTS 5.1.) plus un commentaire audio. Il n'est donc pas étonnant que les suppléments soient disséminés sur un deuxième DVD afin de minimiser les soucis de compression sur la première galette. TF1 vidéo nous présente un master français immaculé et lumineux dès la première séquence en Afrique du Nord, marquée par une prédominance de dorés saturés et de blancs étincelants, l'image étant impressionnante de détails dans les plans rapprochés mais plus altérée dans les plans larges comme par ailleurs durant tout le film. On n'a d'ailleurs de cesse de regretter qu'un film d'une telle ampleur visuelle n'ait pas été photographié en 2.35 ! Désireux de s'éloigner des couleurs délavées récurrentes des reconstitutions historiques, Bryan Singer et son chef opérateur attitré Newton Thomas Sigel adoptent une photo s'alignant sur la couleur des uniformes allemands, bleu-nuit, gris et marrons ternes, seule la couleur rouge des galons et des drapeaux nazis ressortant avec force tout comme un agréable grain cinéma. La séquence africaine tranche radicalement avec la suite du film, composée principalement de séquences en intérieur. A ce titre les matières, boiseries, métal et dorures ressortent sans mal y compris au moment des ambiances nocturnes ou sombres, les noirs étant brillants et stables. La profondeur de champ n'est cependant guère mise en valeur et le teint des personnages a l'air fréquemment cireux. Notons enfin un plan de quelques secondes au moment de l'apparition du Berghoff (35ème minute), ahurissante de beauté et proche de la HD. Le piqué manque essentiellement à ce transfert pour faire du DVD de Walkyrie une réussite exemplaire.
Entre deux longues scènes de dialogues, le caisson de basses et les enceintes en mettent plein les oreilles et nous plongent dans le bombardement africain et autres séquences aéronautiques. Si les deux pistes DTS 5.1. annoncent d'emblée leur prédominance sur les deux pistes 5.1, ces dernières emplissent aisément leur fonction à l'aide d'une retentissante spatialisation. Le caisson de basse connaît de beaux crescendo, les dialogues sont saisissants et les ambiances arrières assidues. La séquence où Claus von Stauffenberg (Tom Cruise) est assourdi par l'explosion est superbement illustrée par l'ensemble des enceintes et des basses pétaradantes tout comme celle où le même von Stauffenberg se réfugie chez lui avec sa famille durant un raid aérien enrichie par la Chevauchée des Walkyries. A de multiples reprises, la Wehrmacht prend un malin plaisir à passer de notre oreille gauche à l'oreille droite avec une belle fluidité tandis que la musique un peu lourde de John Ottman nous en met plein la tête au moyen d'une balance des avants gauche-droite savamment orchestrée. Même les séquences des téléscripteurs deviennent de véritables petits spectacles acoustiques ! Les latérales parviennent à se calmer un petit peu au moment des séquences dialoguées. Le doublage français est assez réussi pour être noté mais les dialogues prennent le dessus sur le reste du mixage.
DVD 1
Commentaire audio de Tom Cruise, Bryan Singer et Christopher McQuarrie (vostf)
S'il y a une chose qui ressort immédiatement de ce commentaire audio c'est la complémentarité du trio qui ne cesse de se renvoyer le micro sans aucun temps mort et qui plus est en étant didactiques. Tandis que Bryan Singer félicite Tom Cruise d'avoir racheté la United Artists, le comédien, lui, ne manque pas de rappeler toutes les phases de réécriture durant la production du film. Si le scénariste Christopher McQuarrie se fait un peu plus discret, l'homme n'en demeure pas moins intéressant quand il évoque ses recherches ayant débouché sur l'histoire du film. Bryan Singer parle ensuite longuement de sa passion pour la Seconde Guerre Mondiale déjà évoquée dans quelques uns de ses films (X-Men, Un élève doué). Divers éléments sont passés au peigne fin (le casting, la photo, les couleurs, les véritables personnages historiques, le montage et la composition de John Ottman) tout comme quelques séquences coupées au montage qui n'apparaissent pas dans l'interactivité et que le cinéaste jugeait trop conventionnelles. Bien évidemment, les trois lascars reprennent leur souffle en paraphrasant quelque peu ce qui se déroule à l'écran mais le commentaire redouble d'activité dans la deuxième partie du film où on ne peut plus arrêter les trois hommes. Au final le commentaire se suit sans que le spectateur s'ennuie mais on ne garde que peu de choses dans le coin de la tête.
DVD 2
L'Héritage de Walkyrie (1h50)
Ce long et souvent captivant documentaire co-produit par Bryan Singer et réalisé par Kevin Burns retrace le destin de l'Allemagne de la signature du Traité de Versailles le 28 juin 1919 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale en proposant d'éclaircir les spectateurs sur la véritable Opération Walkyrie. « Valkyrie : The plot to kill Hitler » (titre original du documentaire) donne la parole aux descendants des conspirateurs, aux comploteurs toujours en vie, au scénariste Christopher McQuarrie, à des historiens et auteurs, aux comédiens du film de Bryan Singer ainsi qu'au cinéaste, tous les propos étant abondamment enrichis par de nombreuses et rares images d'archives. Une voix-off française commente l'Histoire entre deux interviews, fait une petite visite du Berlin d'aujourd'hui et nous dresse un exposé sur le nazisme en tâchant d'expliquer que tous les allemands n'étaient pas hitlériens et qu'il existait de nombreux mouvements de Résistance comme La Rose Blanche dont le membre le plus connu demeure Sophie Scholl.
La deuxième partie énumère les diverses tentatives d'assassinat contre Hitler dont L'Opération Walkyrie, en dressant le portrait de chaque comploteur (notamment Stauffenberg), tout en établissant un parallèle avec le film de Bryan Singer. Le plus intéressant demeure le gros plan sur l'après-guerre où les résistants allemands et leurs enfants étaient montrés du doigt dans leur propre pays et traités de traitres pendant une quinzaine d'années avant d'être enfin reconnus. Par ailleurs, on apprend que l'histoire du complot Walkyrie avait déjà été portée à l'écran à deux reprises. Ce film-documentaire se clôt sur des images du tournage du film de Bryan Singer à Berlin.
Les Chemins de la Résistance : visite guidée (9min09)
Philipp von Schulthess est le petit-fils de Claus von Stauffenberg et incarne le conspirateur Fabian von Schlabrendorff dans Walkyrie. Dans ce segment, disposant également de nombreuses images et photos d'archives, les véritables lieux des diverses actions du film nous sont montrées comme la maison de Stauffenberg et lieu final de la condamnation à mort des comploteurs le long du bâtiment Bendlerblock à Berlin. Cette featurette démontre le désir de Bryan Singer de coller au plus près de la réalité en tournant sur les lieux même de la conspiration. Un documentaire très solennel mais incontournable dans cette interactivité.
Un ambitieux projet de cinéma (15min52)
Le voilà le fameux segment où s'enchaînent les habituels qualificatifs : époustouflant, admirable, colossal, considérable, épatant, extraordinaire, merveilleux, remarquable, stupéfiant, titanesque, etc... Vous l'aurez compris, l'équipe du film est réunie afin de faire la promotion du film en expliquant que la reconsitution historique est minutieuse, que Bryan Singer connaît son sujet sur le bout des doigts, que le film rend hommage à la Résistance allemande car «les allemands n'étaient pas tous nazis ». A travers des images tirées du film, du tournage et de la préparation des comédiens, l'histoire nous est racontée dans ses moindres recoins et ne laisse finalement plus aucune surprise aux spectateurs tant tout y est dévoilé. Tom Cruise en profite pour remettre un peu de pommade en parlant de Bryan Singer (« amazing ! »), des discussions avec les hauts placés de Berlin quant aux autorisations de tournage et calme ses ardeurs en parlant de ses recherches personnelles afin de mieux percer son personnage. Heureusement les responsables des départements techniques (décors, costumes...) affichent également leur enthousiasme en montrant les diverses phases de la reconstitution, seul intérêt de ce module.
La scène de guerre en Afrique (7min02)
Comme son titre l'indique, ce court module se concentre sur la préparation et le tournage de la séquence d'ouverture. L'équipe investit une (petite) partie du désert de Mojave (au sud de la Californie) censé représenter la Tunisie, les comédiens se préparent avec l'inévitable responsable des cascades Vic Armstrong, et les divers techniciens nous font le tour des véhicules d'époque prêtés pour le film. Tom Cruise s'investit une fois de plus dans ses cascades en les réalisant lui-même à proximité des explosions.
Berlin comme en 1944 (6min52)
A l'instar du module précédent, celui-ci nous présente le tournage effectué dans les véritables lieux berlinois. Bryan Singer, Tom Cruise et ses assistants nous rabâchent une fois de plus que le soin a été apporté à la reconstitution, aux couleurs et aux textures, et qu'il leur était indispensable de coller au plus près des évènements réels. Malgré le caractère redondant de l'ensemble, les images de tournage demeurent impressionnantes notamment avec les véritables drapeaux nazis dressés devant les anciens quartiers S.S.
Les ailes de Walkyrie (7min33)
L'interactivité se clôt sur ce segment montrant les véritables machines volantes d'époque (P40, Junker), ressorties et liftées pour le tournage, toujours dans un soucis d'authenticité. On y voit un Tom Cruise heureux habillé en officier allemand qui a pu prendre les manettes d'un vieux coucou, plus précisemment un Junker. Il en ressort tout content et toutes dents dehors tandis que Bryan Singer nous rabat les oreilles sur l'exploit de son comédien qui sait décidemment tout faire. (*Ce message a été approuvé par Ron Hubbard).