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Test HD-DVD : Blade Runner The Final Cut HDDVD 2 Disques

Le 07/01/2008 à 12:33
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Blade Runner The Final Cut HDDVD 2 Disques

Après les tests exhaustifs des éditions spéciales 2 DVD Final cut et du coffret 5 disques, Blade Runner fait sensation en HD DVD...

Entre une extraordinaire qualité de son et d'image, et une diffusion SD un peu faiblarde des suppléments, le passage du film en haute définition convainc presque totalement.

 

Blade Runner The Final Cut HDDVD 2 Disques







Image : 9/20

Voilà quelques années que l'on nous abreuve de slogans publicitaires aussi putassiers que rarement convaincants comme "Vous n'avez jamais vu un film dans ces conditions", et la ressortie de Blade Runner en vidéo n'a pas échappée à ce type de communication massive. Sans basculer dans le puritanisme rétrograde, à ce jour, le célèbre film de Ridley Scott n'était définitivement pas un produit vidéo en ce sens qu'à aucun moment il était réellement possible de profiter de ses énormes richesses visuelles sur un simple écran de télévision. Le dernier DVD réponds aux meilleures exigences techniques d'une copie digne de ce nom ainsi que le nouvel étalonnage sensiblement verdoyant voulu par le réalisateur, mais le format dû encore compresser et écraser l'image pour une simple raison de limite que connaît le format.

 

C'est là que la haute définition entre en scène ! Issue du même master intégralement retapé (à quelques artefacts de pellicule prêt, c'est propre comme un sou neuf) l'image est ici livrée avec une générosité inouïe. Outre un degré de définition laissant libre court à une photographie baignant le film dans une pénombre fortement contrastée sans jamais laisser un petit pixel s'échapper, on jubilera devant deux points essentiels. D'abord, la propreté de la copie qui permet au vrai déferlement lumineux des décors. On ne compte plus les splendides expositions intérieures. Halos de lumière (bleutés, sur ce master 2007) traversant les fenêtres comme les jeux de néons sont à la fête et effacent illico de nos souvenirs tous nos visionnages précédents du film en vidéo. Ensuite, et c'est là que l'utilisation de la HD trouve tout son intérêt, la restitution des plans larges truqués nous achève d'une traite. Impossible de ne pas tomber sur son sofa, pour peu que l'on soit encore resté debout après avoir inséré le disque dans sa platine. La ville futuriste, telle qu'elle nous est présentée ici, profite des possibilités du VC-1 jusqu'au moindre octet pour s'exposer d'une manière qui était encore impossible chez soit. Un bon écran HD de récente génération sera nécessaire pour pleinement en profiter, mais ces énormes plans d'exposition composés de maquettes, de matte-painting et autres effets visuels composites sont dévoilés jusque dans le moindre détail, au point que l'on peut absolument distinguer le moindre petit élément, la moindre petite flamme, les écrans vidéos publicitaires et l'intégralité des fenêtres parcourant les bâtiments. Ceux qui en ont le courage peuvent même les compter à l'œil nu. C'est dire.

 

En somme, Blade Runner trouve avec le HD DVD un allié de poids pour une redécouverte nécessaire à domicile qui renouvelle totalement le souvenir visuel que l'on pouvait en avoir. Peu de films récents peuvent se targuer d'offrir une image d'une telle qualité... L'achat indispensable du moment.


Son : 9/20

Malgré la grande qualité de la bande son offerte ici, on ne peut qu'être attristé de constater à quel point Warner Home Video s'évertue à affubler ses disques haute définition de pistes Dolby Digital 5.1 (dans plusieurs langues, histoire de ratisser large) alors qu'il est désormais possible d'offrir du DTS haut de gamme. Un constat nettement plus évidemment sur la piste française qui, loin d'être honteuse, manque assurément de profondeur malgré une utilisation de cinq (point un) canaux assez généreuse mais sonnant encore comme un bricolage gadget. Surround et caisson de basse répondent présents, mais se content simplement de libérer des effets de localisation manquant de fluidité générale.

 

Pour une atmosphère plus vivante, on se retourne alors vers la version originale. Et là, c'est le jour et la nuit. Proposée dans un Dolby Digital 5.1 True HD, la piste anglaise rivalise de merveilles auditives et rend hommage à un nouveau mixage, non seulement à la pointe sur un plan technique, mais qui conforte on ne peut mieux l'esprit aérien de Blade Runner. A commencer par la bande originale de Vangelis qui se balade harmonieusement ça et là, ouvrant le film sur une balance des canaux en perpétuelle activité. Ensuite, tout est magnifié : pluie, tonnerre, l'univers électrique, et tout naturellement le déplacement des engins volant ça et là, pour une activité des surround d'une réelle fluidité. Le film de Ridley Scott gagne assurément en HD un vrai relief, visuel comme sonore, encore impensable il y a quelques années seulement...


Bonus : 8/20

En terme d'interactivité, La double édition spéciale du final cut reprend fidèlement le contenu de l'édition DVD standard. Presque trop fidèlement même... En effet, si l'on doit encore subir une intolérable absence de sous-titres sur les commentaires audio, on sera encore plus offusqué de constater que le disque de bonus sur lequel on retrouve le making of de 3h30 n'est pas un HDDVD, mais bien le DVD numéro 2 disponible dans les coffrets standards, et replacé ici. Choix éditorial d'autant plus indigne puisque le documentaire Des Temps difficiles fut tourné et monté en haute définition, mais il faudra ici le regarder en 480 lignes...

 

Notons enfin que la navigation à travers le HDDVD s'effectue à travers un menu interactif superposé à même le film, et que ce dernier est joliment animé et sonorisé d'une manière futuriste, comme sur un écran de contrôle. Il est possible de faire disparaître ces effets sonores pour ceux que cela gène...

 

Les bonus étant strictement les mêmes que le DVD, donc, nous vous renvoyons ci-dessous à l'analyse plus qu'exhaustive de ces suppléments effectuée par Elodie Leroy sur le test de l'édition standard il y a quelques semaines :


Outre la version définitive du film voulue par le réalisateur, la principale attraction de ce premier disque n'est autre que le commentaire réalisé par le réalisateur lui-même, Ridley Scott. Il est à noter que le film lui-même peut être visionné avec ou sans l'introduction par le réalisateur, un bref discours d'une trentaine de secondes.

 

 

Blade Runner : Final Cut

 

 

Le commentaire audio de Ridley Scott

Pour le plus grand plaisir des fans, le réalisateur se livre à un commentaire particulièrement riche en explications sur ses intentions au moment de la conception du film. Visiblement conscient de l'attente des fans, Ridley Scott ne se contente pas d'une suite d'anecdotes mais commente de manière détaillée ses choix artistiques. Il en profite pour rétablir certaines vérités, comme en témoignent ses propos du début sur l'emploi de la voix-off dans la première version du film. A travers ce commentaire, Ridley Scott revient sur sa collaboration avec l'équipe, sur son travail avec les acteurs (et éventuellement les apports personnels de ces derniers à leur personnage), sur les contraintes techniques et artistiques que lui ont posées certaines séquences, ou encore sur ses inspirations visuelles et narratives. Outre les commentaires d'ordres purement scénaristique et technique, le réalisateur fait allusion aux œuvres de la littérature de science-fiction qui l'ont inspiré et agrémente parfois son discours de considérations fort intéressantes sur la portée idéologique et sociologique du film. Enfin, Ridley Scott ne manque pas de livrer les impressions que lui procure le film après un quart de siècle. Certainement l'un des commentaires audio les plus riches et les plus passionnants entendus sur un DVD ces dernières années.

 

 

Blade Runner : Final Cut
Ridley Scott

 

 

Le commentaire audio des producteurs et des scénaristes

Le commentaire est assuré par quatre intervenants. Se présentent tout d'abord les deux scénaristes Hampton Francher et David Peoples, puis le producteur Michael Deeley et enfin la productrice exécutive Katherine Haber. Le commentaire réalisé par cette dernière s'avère particulièrement fourni en souvenirs de tournage, qu'il s'agisse des difficultés et imprévus rencontrés lors de certaines séquences ou des rapports entre l'acteur principal et le réalisateur. Si Michael Deeley reste le moins bavard du groupe, les deux scénaristes se montrent en revanche très volubiles. La conversation entre Hampton Francher et David Peoples se révèle même assez animée puisque les deux scénaristes n'hésitent pas à se contredire l'un l'autre. Au final, un commentaire qui, sans être aussi réussi que celui de Ridley Scott, intéressera toute personne en quête d'anecdotes liées au film.

 

 

Blade Runner : Final Cut
Le scénariste Hampton Francher

 

 

Le commentaire audio des designers et concepteurs des effets visuels

Un troisième commentaire réalisé par six intervenants : le concepteur Syd Mead, le chef décorateur Lawrence G. Paul, le directeur artistique David L. Snyder, et les superviseurs d'effets spéciaux photographiques Douglas Trumbull, Richard Yuricich et David Dryer. Chacun s'exprime sur son travail en apportant des éclaircissements sur l'univers visuel du film, la conception des décors ou encore des effets spéciaux, en reliant éventuellement tous ces aspects aux thématiques de l'œuvre - sur ce plan, David Dryer s'avère être le plus intéressant. Les profanes n'auront aucune raison de se laisser rebuter par la dimension technique des commentaires, ces derniers se voyant régulièrement ponctués d'anecdotes, ce qui rend l'ensemble très agréable à suivre.

 

 

Blade Runner : Final Cut

 

 

DVD 2 - Dangerous Day, le documentaire retraçant l'histoire du film

Pour la première fois, Blade Runner se voit consacrer un vrai making of. Le résultat est largement à la hauteur des espérances puisque le documentaire s'étale sur 3h34 et revient de manière détaillée sur l'historique du projet, de la préproduction à la postproduction. Afin de permettre de retrouver chaque partie le plus facilement possible, un chapitrage a été intégré à la navigation. A noter que ce documentaire n'est disponible qu'en langue anglaise mais qu'il s'accompagne d'un énorme choix de sous-titres (incluant bien entendu le français).

On débute donc par le récit détaillé de la genèse du projet par Ridley Scott lui-même et l'équipe de production du film. Au travers d'extraits d'interviews entrecoupés d'images d'archives de l'époque, on apprend ainsi notamment que le réalisateur avait tout d'abord refusé le scénario de Hampton Frencher, intitulé Dangerous Days, avant qu'un événement tragique de sa vie privée ne le pousse indirectement à reconsidérer son choix. Après une longue partie consacrée à l'évolution du scénario, la suite du récit s'attarde sur le choix du casting, notamment sur l'arrivée inattendue de Harrison Ford sur le projet après que Dustin Hoffman eut longtemps été considéré, mais aussi la première rencontre entre Ridley Scott et Rutger Hauer. Comédiennes et comédiens en profitent pour livrer leurs impressions à la première lecture du scénario.

 

 

Blade Runner : Final Cut

 

 

Un chapitre entier est ensuite dédié à l'univers visuel du film, s'attardant longuement sur la conception des décors urbains, des véhicules et des accessoires. Les extraits d'interviews du réalisateur Ridley Scott, du chef décorateur Lawrence G. Paul et d'autres membres de l'équipe intervenus sur la conception visuelle sont illustrés par de nombreuses photos d'archives et croquis originaux.

C'est ensuite l'ambiance tendue du tournage qui se voit consacrer un chapitre à travers les souvenirs des uns et des autres, des souvenirs qui n'ont pas toujours l'air très heureux si l'on en croit les témoignages a posteriori des comédiens et des producteurs. Ponctué par des extraits vidéo du tournage, le documentaire revient ainsi sur les difficultés rencontrées lors du tournage de certaines séquences intimistes, les nombreux risques pris par les cascadeurs ou encore la pression mise par les producteurs suite à des retards accumulés sur le planning.

 

Le chapitre consacré aux effets visuels revient de manière très précise sur les procédés utilisés dans la création les décors, le travail sur les maquettes, mais aussi sur les contraintes posées par la gestion de la lumière... Les superviseurs d'effets spéciaux ne sont pas avares de précisions très techniques qui parleront surtout à ceux qui possèdent quelques connaissances dans le domaine, même si les propos sont régulièrement illustrés par des extraits du film. Une partie très intéressante est enfin consacrée aux réactions des studios suite au premier montage du film, les extraits d'entretien revenant sur les passages ayant subi les plus grands chamboulements. Les interviews s'attardent aussi longuement sur l'ajout de la voix off - dont on entend d'ailleurs des essais n'ayant jamais été utilisés, et l'on découvre avec amusement les réactions de personnalités extérieures à l'équipe telles que Frank Darabont ou Gillermo Del Toro qui avouent être attachés à cette voix off... Enfin, après l'accueil décevant reçu par le film à sa sortie en salles, un accueil que plusieurs critiques tentent d'analyser en le reliant au contexte historique et cinématographique de l'époque, on finit par la résurrection du film en 1991 à travers la fameuse version director's cut.

 

 

Blade Runner : Final Cut

 

 

Au final, Dangerous Days est un making of très complet et particulièrement dense, fourmillant d'anecdotes et d'informations sans jamais verser dans un quelconque discours promotionnel. Et pour ceux qui n'auraient toujours pas compris si Deckard est ou non un Répliquant, la réponse est subtilement donnée dans ce documentaire...


Blade Runner: Final Cut
Blade Runner: Final Cut
Sortie : 5 Décembre 2007
Éditeur : Warner Home Video

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