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17 ans encore

Le 15/04/2009 à 13:09
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Notre avis
2 10

Malgré un bon concept de base, sorte de Big inversé dans lequel un adulte se voit proposer de retourner dans son corps d'adolescent, 17 ans encore n'est au final qu'une comédie peu drôle, à l'humour ringard et aux relents puritains. En profitant allègrement de la côte de popularité immense de Zac Efron (High School Musical) pour faire passer un message faisandé, les producteurs de ce film nous offre un produit en retard sur son temps, conçut exclusivement pour les minettes de 13 ans américaines et leurs mamans qui trouvent les films de Judd Apatow "vulgaires". Reste Zac, plutôt convaincant dans ce rôle ingrat, mais qui ferait bien d'aller casser son image ailleurs s'il ne veut pas finir dans un film Millenium aux côtés de James Van Der Beek et de Freddie Prinze Jr.


Critique 17 ans encore

Une fois encore, il semblerait que ce soient Trey Parker et Matt Stone qui aient anticipé les évènements. En effet, dans le treizième épisode de la saison 12 de South Park, intitulé Elementary School Musical (on vous laisse deviner le clin d'œil), leur conclusion était la suivante : "Girls love that kid, no matter what he does." "That kid", c'est bien sûr Zac Efron, nouvelle égérie Disney et poule aux œufs d'or pour tous les oto-rhino-laryngologistes du monde chargés de soigner les cordes vocales abimées des demoiselles qui se seraient égosiller devant le beau brun ténébreux (et elles sont nombreuses).

 

Il faut dire qu'il a tout pour plaire le bougre. Un physique de rêve, une gueule d'ange, des abdos, pas de poils au torse mais un peu sous les bras (difficile équilibre entre métro et über-sexuel), il sait chanter, danser, jouer au basket... Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler aurait dit Hervé Cristiani. Zac Efron est le gendre américain idéal. Tout le monde l'aime. Et comme en plus il est acteur (pas mauvais de surcroit, il arrive à pleurer face caméra quand une scène l'exige), certains producteurs ont vu en ce jeune éphèbe pré-pubère l'ingrédient idéal pour attirer les jeunes filles dans les salles. On ne leur en tiendra pas rigueur, le phénomène existe depuis toujours. En revanche, on se permettra de tiquer légèrement lorsque ses mêmes producteurs profiteront de l'image de Troy Bolton (son personnage de HSM) pour véhiculer une sorte de propagande de cul-bénis, rétrograde et puritaine, comme c'est le cas avec 17 ans encore.

 

Critique Critique 17 ans encore

 

Avec ses faux airs d'antithèse à Big (de Penny Marschall, 1988) et à Retour vers le futur, 17 ans encore raconte l'aventure d'un homme retournant dans son corps d'ado pour aider sa famille. Matthew Perry va donc redevenir Zac Efron (c'est David Fincher qui doit bien se marrer, lui qui a dépensé 200 millions de dollars pour rajeunir Brad Pitt) et va devoir reconquérir sa femme, aider son fils à se libérer du joug d'un caïd de bas étage, lui permettre d'intégrer l'équipe de basket (le summum de la réussite pour un père américain) et enfin faire comprendre à sa fille que son copain est une tache (le copain en question étant le caïd qui tyrannise le petit frère ... bel esprit de famille). Voilà donc notre beau Zac, cheveux au vent, lancé dans une succession de monologues sortis tout droits des années 50, nous expliquant pelle-mêle que ce n'est pas l'apparence qui compte, que la violence ne mène jamais à rien et que si on veut quelque chose très fort au fond de soi, on peut y arriver. Il dit aussi à demi-mot que les homosexuels sont des gens perturbés et que le sexe en dehors des liens sacrés du mariage, c'est mal. En voilà un bel exemple pour la jeunesse non ? On en rirait presque si tout cela n'était pas à prendre au premier degré et si le reste du film n'affichait pas, en plus d'un manque d'originalité et d'humour flagrant, un grave retard idéologique sur la concurrence.

 

Critique Critique 17 ans encore

 

Car 17 ans encore fait figure de vilain petit canard en comparaison avec la vague de nouvelles comédies américaines progressistes lancée par Judd Apatow et sa bande. Ici, point de vision ouverte sur l'adolescence et ses tracas (Supergrave), ou sur la difficulté d'être père lorsqu'on est soi-même en grand enfant (En cloque, mode d'emploi) mais des bons vieux clichés tellement ringards qu'on les croirait sortis d'une comédie française. Le meilleur exemple : le personnage de Thomas Lennon, meilleur ami du héros, geek ultime à tel point que cela en devient risible, fera une cour effrénée à une dame qui l'ignorera gentiment tout au long du film ... Parce c'est bien connu, un geek ne pourra jamais sortir une fille "normale". Mais, surprise, arrive alors le moment on l'on découvre qu'elle est elle même une geek, qui parle l'elfique comme Arwen ! Alors, ils pourront faire des choses dégoutantes (et interdites en dehors des liens sacrés du mariage, on le rappelle) dans le lit Landspeeder X-34 du bon Thomas, en portant des oreilles pointues. Ils sont vraiment bizarre ces geeks, non ? Aussi bizarres que ces noirs qui disent toujours "Yo", ces asiatiques qui font toujours du Kung-fu, ces gays qui parlent comme des castras, ces obèses qui se cognent toujours aux portes et qui ont du mal à marcher et ces français qui ont toujours un béret et une baguette sous le bras... Les clichés ont la vie dure, et les films comme 17 ans encore ne sont vraiment pas là pour faire avancer les mentalités. Au contraire.

 

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