Ad Astra : une épopée SF envoûtante mais frustrante - notre critique
Le 18/09/2019 à 11:59Par Pierre Champleboux
Dans tous ses films, ce qui intéresse James Gray par dessus tout, c’est l’humain. Et plus particulièrement la famille, et les relations entre celles et ceux qui la composent.
Avec Ad Astra, Gray continue son exploration de la psychée humaine. On y découvre un Brad Pitt peu bavard, socialement inadapté, qui peine à exprimer ses émotions.
Envoyé dans le cosmos pour retrouver son Space Cowboy de père, l'astronaute va finalement se lancer dans une odyssée introspective qui lui permettra peut-être, en définitive, de devenir un homme meilleur.
Comme à son habitude, le réalisateur de Little Odessa nous livre un film esthétiquement irréprochable, servi par des interprètes impeccables et une mise en scène d’une maîtrise rare, mais on s'aperçoit rapidement que l'homme n'est pas passionné par l’espace.
Frustrant, surtout lorsqu’on découvre une Lune colonisée et comparée au Far West, sans que jamais rien ne soit développé. Pourquoi notre héros s’y fait-il attaquer ? Que veulent ses assaillants ? Qui sont-ils ? Des questions, qui comme beaucoup dans Ad Astra, resteront malheureusement sans réponse.
Puisque le réalisateur de La Nuit Nous Appartient ne semble pas disposé à nous raconter grand chose sur l’univers furutiste dans lequel évolue son héros, on espère donc que le reste sera renversant. Mais ce qu’on apprendra sur l’astronaute Roy McBride et son père n’a malheureusement rien de neuf, rien de profond.
Sans rien divulguer de la conclusion de cette aventure intérieure, on peut néanmoins révéler que celle-ci se résume à peu de choses, et qu'elle se situe quelque-part entre le “there’s no place like home” du Magicien d’Oz et la morale de Dumbo, lorsque le petit éléphant apprend qu'il n'a besoin de rien d'autre que de croire en lui même pour réussir.
Ad Astra est un (très) beau film, mais si certains resteront ébahis devant la mise en scène de James Gray, d’autres pourraient bien rester de marbre face au vide spatial.