Black Sheep : La Critique
Le 30/01/2008 à 12:38Par Arnaud Mangin
On aurait sincèrement voulu adorer Black Sheep, "dernier" petit délire néo-zélandais débarquant enfin sur les écrans français après avoir été le petit succès de Gérardmer... L'an passé. Malheureusement, sans baigner dans la purge, cette étrangeté attendue depuis un bon moment déjà souffre d'une assurance trop référentielle à des succès d'antan sans jamais atteindre le génie espéré. Avec ses bonnes petites scènes rigolotes mais une mise en scène et une cadence générale encore maladroites, le résultat s'avère assez moyen...
C'est vrai qu'on l'attendait franchement de pied ferme celui-là. Une attente jouant peut-être en sa défaveur puisque, comme tous les films reposant sur un seul et unique concept hors norme, sorti de son délire de base, Black Sheep ne transforme à aucun moment son essai. Voilà donc de longs mois qu'on espère s'éclater avec son histoire de montons cannibales/zombies se rebiffant contre le pays de la laine et ses habitants opportunistes. En cela, le pitch du film répond aux attentes : Une expérience visant à multiplier les moutons de la région pour le profit d'une société de tonte fini par dégénérer. Une petite bestiole s'échappe, croque tout ce qu'elle peut croquer et propage un étrange virus refilant une haine sans nom aux ovinés de la région.
Le réalisateur ne s'en cache même pas, ses évidentes références sont les locaux Bad Taste et Braindead (quitte à devenir trop poussif dans ses hommages à Peter Jackson) mais également Evil Dead, auquel il emprunte un ton cartoon parfois borderline bien que souvent fendard. On appréciera également un retour à ce côté Muppet Show gore à l'ère du tout numérique... Le hic, c'est que dans tout son amour pour cette catégorie du genre, Jonathan King n'est ni Peter Jackson, ni Sam Raimi et fait souffrir son film du syndrome "narration porno". A savoir que, comme la plupart des films d'horreur récents du type Destination Finale, sa Nuit des moutons vivants propose son lot de passages délirants de rigueur, eux même d'une grande générosité, mais sorti de ces 20-25 minutes folles éparpillées tout du long, on s'ennuie comme des rats morts. La faute à une narration remplie de scènes inertes perdant leur temps dans des expositions dont on se fout royalement. Ajoutons à cela un travail de mise en scène pas assez inventif pour honorer ses pairs et où l'on se contente de cadrer bêtement ce qui se passe...
Voilà donc le gros pépin de Black Sheep : Un résultat pas vraiment à la hauteur du buzz, d'une part, mais aussi un divertissement tiède, un peu trop répétitif, d'où s'extirpent néanmoins quelques passages barrés (celle avec un Pick-up, entre autres, étant sous doute la meilleure). Pourtant on retiendra le film pour l'aspect comique de son bestiaire. Pas le fait qu'ils deviennent justement méchants comme tout, ni pour leurs horribles métamorphoses, mais parce que l'animal en lui-même conserve une drôle de trogne et un physique bouboule monté sur cannes franchement burlesques. Si seulement les moyens avaient suivi les ambitions...