Bloodshot : un kif régressif avec Vin Diesel à déguster sans complexe - notre critique
Le 27/12/2022 à 10:38Par Pierre Champleboux
Critique publiée le 27 mars 2020
Bloodshot, c’est avant tout un comics un peu méconnu, car édité par une maison indépendante. Pour Vin Diesel, se glisser dans la peau de ce personnage, c’est l’occasion de s’offrir son premier grand rôle dans un film de super-héros (Groot, ça compte pas).
Bloodshot, dont la première aventure sur papier glacé est parue en 1992, a tout de l’archétype du anti-héros de comics des 90’s. C’est une machine à tuer increvable et amnésique, un type bourré de nanotechnologie assoiffé de vengeance et à la recherche de son passé. Une sorte de mix entre Wolverine, Rambo, le Punisher, et Jason Bourne. Un concept initialement peu original, que l’adaptation cinématographique ne va aucunement transcender. Mais avouons-le : nous n’en attendions pas plus.
La premier tiers du film nous a fait très peur. Tout y sonne faux, déjà-vu, et on se dit rapidement que le réalisateur Dave Wilson est tombé dans la marmite aux clichés lorsqu’il était petit. Et puis, au bout de ce premier tiers, il se passe un truc. On ne va pas vous révéler quoi, mais disons qu’à un moment, le film nous la joue “Suprise sur prise !” et parvient à relancer l’intérêt du spectateur jusqu’à un climax un peu trop avare en spectaculaire.
Bloodshot possède deux problèmes majeurs : il distille une perpétuelle impression de déjà-vu, et son acteur principal est Vin Diesel. Ne nous méprenons pas : à FilmsActu, on adore Vin. Mais on constate une certaine flemme chez notre Baboulinet adoré.
Alors qu’on le sait capable de bien jouer la comédie, au moins quand il a des cheveux (Jugez moi coupable de Sidney Lumet), on a de plus en plus l’impression qu’il joue le même personnage dans tous ses films. Dominic Toretto, Xander Cage, Bloodshot… découvrira-t-on un jour que tous ces héros au crâne luisant ne sont qu’une seule et même personne ? On veut voir le film qui nous fera cette révélation !
Visuellement, Bloodshot ne révolutionne rien non plus. Mais l’action est lisible, les sfx plutôt jolis (notamment les effets de régénération du héros) et on se dit que si le film était sorti en 2002, il nous aurait vraiment épaté.
En attendant, soyons honnêtes : en découvrant ce long-métrage au petit matin en pleine période de confinement, on a kiffé. Parfois, lorsque la vie est dure, que le futur est incertain et que la morosité s’installe, on a besoin de Baboulinet.
On a quelquefois besoin d’un film de 2020 qui ressemble à un film de 2000 et qui nous balance du déjà-vu sans sourciller. On est contents de retrouver Guy Pearce dans un film qui a des points communs avec Memento. On est ravis de voir Eiza Gonzàlez un peu plus longtemps à l’écran que dans Hobbs & Shaw ou Baby Driver.
Alors oui : on aurait aimé que ce soit mieux écrit, que ce soit réalisé avec un peu plus de fougue, et que le budget permette plus d’excès. Mais au final, on s’est bien marrés, et c’est tout ce qui compte.
Bloodshot est dispo VOD en France depuis le 27 mars.