Confessions d'une accro au shopping
Le 18/05/2009 à 09:15Par Michèle Bori
Confessions d'une accro du shopping, c'est Le Diable s'habille en Prada meets Sex & the City. Un chick movie plaisant, enjoué et pas trop bête... mais aussi totalement anecdotique et surtout dispensable pour ceux qui auraient déjà du mal à rester plus de 15 minutes dans un H&M. A voir éventuellement si vous ne connaissez pas encore les mimiques à croquer de la rigolote Isla Fisher, sorte de Drew Barrymore-like montée sur ressorts qui arrive à tenir le film de P.J. Hogan sur ses petites épaules.
A Hollywood, lorsqu'une recette fonctionne, on la décline à toutes les sauces. Le Diable s'habille en Prada a cartonné par exemple. Et ses 125 millions de dollars au box-office américain, ses deux nominations aux Oscars et son Golden Globe pour Meryl Streep ne sont pas passés inaperçus aux yeux des producteurs de chez Disney (et plus particulièrement de Jerry Bruckheimer) qui se sont empressés de mettre en chantier leur "comédie fashion" à eux, tirée d'un best-seller de la chick lit bien évidemment. Confessions d'une accro du shopping, réalisé par P.J. Hogan (Le Mariage de mon meilleur ami, Peter Pan), est donc l'adaptation au cinéma de l'ouvrage homonyme de Sophie Kinsella et nous raconte l'histoire de Becky Bloomwood (la fameuse "accro au shopping" donc), une New-yorkaise trendy atteinte de la maladie de la fièvre acheteuse. Une pathologie plutôt grave, puisqu'à chaque fois que la bougresse passe devant une échoppe à chiffons, elle ne peut s'empêcher de faire un joli trou dans son fond de pension en jouant de la carte de crédit comme un croupier à Vegas. Seulement voilà, à force de vider son compte en banque en remplissant ses placards, la petite Becky va se retrouver avec un créancier au train (qu'elle a fort beau d'ailleurs) et se verra "obligée" d'accepter un poste de pigiste dans un magazine qui apprend aux gens à gérer leurs économies. Belle ironie du sort n'est-ce-pas ? Et cerise sur le gâteau : dans son malheur, la Bloomwood tombera sous le charme de son patron, un bellâtre "Hugh Grant-esque" (Hugh Dancy) à qui elle devra cacher son douloureux secret...
Voilà donc pour l'histoire de Confessions d'une accro du shopping. C'est simple, efficace, ça joue sur tous les tableaux, et ca évoquera certainement beaucoup de choses à quelques spectatrices qui se reconnaitront dans cette "Martine au pays du pouvoir d'achat". Les mâles, de leur côté, pourront mettre leur cerveau sur off et reluquer tranquillement les courbes de la belle Isla Fisher (la rouquine barrée de Serial Noceurs) lorsqu'elle se dandine au ralenti devant des boutiques de luxe, éclairée comme dans une pub pour gel douche, sur une BO que l'on croirait balancée par un DJ de Skyrock (on y trouve du Akon, du Kat DeLuna, du Lady Gaga ou encore du Pussycat Dolls). Bref, c'est formaté pour plaire au plus grand nombre, et ca remplit parfaitement son contrat. On se prend parfois au jeu, on rigole de temps à autre, et sur un petit monologue de John Goodman à la fin du film, on se dit même qu'on pourrait tirer quelques leçons de cette fable moderne (sur le consumérisme comme remède à la crise et tout le tremblement). Rien de blâmable, rien de novateur, bref, du prêt-à-porter cinématographique collection "été 2009", léger et passe partout, pas cher, unisexe et pour toutes les tailles. Le C&A du 7e Art, en quelque shorts ...