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Shark 3D

Le 21/09/2011 à 07:00
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Notre avis
3 10 Le cul entre deux chaises, Shark 3D se veut le pendant requin de Piranha 3D. Malheureusement il n'est ni fun, ni gore, ni sexy. A peine arrive-t-il a être amusant... le temps d'un clip à la fin du générique. Bref, Shark 3D est un téléfilm de luxe. C'est à dire en 3D, au passage plutôt réussie. Découvrez ici notre critique de Shark 3D.

Critique Shark 3D
Critique Shark 3D

23h05. Soirée mondaine bière-nanars-pizzas spéciale Lorenzo Lamas. La conversation bat son plein, on parlemente encore sur le sujet tendancieux "Michael Bay est-il un génie incompris ?" lorsque quelqu’un lance "Hey ! Qui est motivé pour aller voir Shark 3D ?". Les morceaux de pizzas volent toujours en l’air entre les mains levées lorsque la personne ajoute "Par contre, c’est par le réalisateur des Serpents dans l’Avion...". Alors le temps s’arrête. Dans un coin, les oreilles du chat se dressent, il feule et s'enfuit. Le ventilo de la PS3 rugit et les gouttes de bière s'écoulent mollement sur le tapis alors que les regards s'échangent en silence aux quatre coins de la pièce. David R. Ellis ou l’avant-propos du point Godwin. "Comment ça un réalisateur de merde ? Et la scène de l’autoroute de Destination Finale 2 c’est du poulet ?" se demande-t-on en substance lors d'une conversation enjouée et pétrie d’une volonté franche d’échanges et de partages. Et puis, comme un halo lumineux divin, la voix de Lorenzo s’élève en 5.1 et tous se tournent vers sa belle bouille botoxée, quelqu’un sifflote le générique du Rebelle, un autre déclame solennellement "Il était flic et il faisait du bon travail…" et, quelque part, le visionnage de Mega Shark Vs. Giant Octopus offre un bon compromis : Shark 3D sera le film de la dernière chance pour David R. Ellis : bon nanar ou vilain navet il lui faudra choisir !

Critique Critique Shark 3DLa recette de Piranha 3D ? Même pas...

UNE DENT DE REQUIN EN RESINE
On le sait dès l'affiche, Shark 3D est un pop-corn movie qui profite autant du ‘hype’ de la technologie 3D que de la ferveur non démentie du public pour les ‘survival horror poissoniers’. Fun, sexy et gore, Piranha 3D d’Alexandre Aja avait su délivrer un véritable vent de fraicheur à un genre qui se voyait déjà condamné à dépérir dans la rangée des Direct-to-Vidéo entre le dernier campus movie de Paris Hilton et le formidable DVD sur L’industrie de la chaussure dans le Choletais. Et même s’il faut avouer que 120 ans de l’histoire du sabot paysan c’est exquis, il n’en demeure pas moins que les films d'animaux ou de monstres tueurs méritent bien souvent de faire leurs dents sur grand écran. Dès lors, la question du "cas Shark 3D" se pose : pourquoi mérite-t-il plus sa place à l'affiche de votre cinéma fétiche qu'un The Reef ou autre Black Water ? Un budget considérable injecté dans des scènes d'action explosives ? Non, car le véritable atout du film est bien... hum, sa 3D ?

Critique Critique Shark 3DAlexandre Aja préférait filmer sous le fil de l'eau... dommage !

 CHAIR ET CANONS...
Comme à l’accoutumée le film démarre par une attaque de requin qui, en sus de nous donner envie d'acheter le Blu-Ray du cultissime Les Dents de la Mer, nous prouve aussi que le film sera faussement sexy. Ne vous attendez donc pas à des scènes d’orgies au beau milieu du lac, interrompues par une mâchoire de dix pieds de longs, ici vous ne verrez que des bikinis pour les filles (voire, à la limite, des dos nus, hmm.. chaleur) et des torses galbés pour les garçons. Dommage, lorsqu'on sait que le casting est composé de beaux jeunes gens dont la très mimi Sara Paxton. Fort de sa double expérience sur la saga Destination Finale, Ellis sait que le spectateur se contrefout des personnages qu’il voit, à juste titre, comme de la vulgaire chair à canon. Ses protagonistes sont donc clairement et rapidement identifiés (le comique de service, le héros, la blonde virginale, le mannequin, la nympho, le sportif, les rednecks forcément racistes, etc.) ce qui permet au scénario de les plonger presque instantanément dans le grand bain de l’horreur.

Pour autant, Shark 3D s'emmêle les pieds dans son propre pitch : il y a un requin dans un lac, d'où le questionnement de savoir : "Qui l'a mis là et surtout, pourquoi ?". Si la plus grande menace réside dans l'eau, le fait de s'axer aussi sur de 'vilains et méchants humains' a malheureusement le don de plomber une bonne partie de l'intérêt du film. De même, alors que dans Lake Placid, The Reef, Black Water ou encore Rogue le danger était clairement identifié par un monstre bien particulier, ici on ne sait plus vraiment où donner de la tête tant le bestiaire se révèle conséquent, gâchant sensiblement l'intérêt du duel final attendu entre l'homme héroique et la bête carnassière.

Critique Critique Shark 3DQuand un requin s'invite au Hustler, c'est bien sûr pour les cages de striptease !

QUId DE LA 3D AQUATIQUE ?
Poussé par un rythme soutenu inhérent à sa courte durée (1h31), on ne s'ennuie jamais vraiment devant Shark 3D mais, pour autant, le fait de savoir que chaque instant passé dans l'eau se concluera forcément par une attaque annihile toute tentative de suspens. Cependant, il faut avouer que les attaques sauront bien souvent nous faire sursauter et si ce n'est par la surprise, c'est au moins grâce aux effets sonores, attendus mais efficaces. Niveau technique, nous n'irons pas jusqu'à dire que le film se ramasse mais les requins "en effets spéciaux" manquent clairement de substance. Pour autant, la qualité des effets sera un peu gommée par le rendu très sombre d'une 3D plutôt maline qui fonctionne majoritairement lorsque le cadre se retrouve dans les eaux troubles du lac. A vous donc les particules de poussières, les algues et autres éléments issus de la biodiversité !

Finalement, s'il n'est étonnament ni drôle, gore, sexy ou particulièrement horrifique, Shark 3D trouve tout son fun à la fin de son générique, dans un clip plutôt amusant mettant en scène l'intégralité du casting. Une sorte de parodie savoureuse concoctée par les acteurs et l'équipe du film pour se moquer gentiment des codes et clichés de ce dernier. Dommage, on aurait plutôt aimé avoir cette ambiance sur toute la durée du long métrage, ce qui lui aurait notamment permis de se perdre quelque part entre Raptor Island, le dernier Uwe Boll... et une belle tranche de pizza, bien entendu.






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