Si En avant n'a pas la force de Là-Haut, Vice Versa, ou encore de Coco et du magistral Toy Story 4, il n'en demeure pas moins un plaisir total qui témoigne une fois de plus de la suprématie de Pixar en matière de films d'animation qui touchent à la fois les petits et les grands.



L'histoire : Dans la banlieue d'un univers imaginaire, deux frères elfes (l'un frêle et renfermé, l'autre bourrin, grande gueule, fan de rock et de Donjons et dragons) se lancent dans une quête extraordinaire pour retrouver le temps d'une journée leur père qu'ils n'ont quasiment jamais connu. Leur voyage les entraînera à la recherche des restes de la magie d'antan dans leur monde anesthésié par la technologie.

Le réalisateur Dan Scanlon (Monstres Academy) s'est inspiré de sa propre histoire pour la trame de son film (comme ses héros il n'a pas connu son père et a été élevé par sa mère).

Sur son affiche, En avant n'a pas la même saveur que les autres productions Pixar. On aurait presque cru avoir à faire à une production Dreamworks. L'animation aussi donne cet effet. Pour la première fois, Pixar se projette dans un univers d'heroïc fantasy. Et l'idée est bonne.



Les créatures magiques que l'on nous présente ont toutes oublié qu'elles ont été magiques. Ainsi les fées ne volent plus mais se baladent en motos, les dragons ne crachent plus de feu mais ouvrent des restaurants, le centaure ne court plus et s'attache les cheveux, et les licornes sont devenus les chats sauvages du quartier, bouffant les ordures dans les poubelles.



Dans cette Amérique gangrénée par la technologie, la standardisation, le rêve a désormais disparu. L'irrationnel lié à la magie aussi. Les actes magiques ne sont plus que des légendes que l'on raconte aux enfants.

En avant confirme la capacité de Pixar à émerveiller en créant des mondes visuels marquants. 



Fable sur la fratrie et le deuil mais aussi récit initiatique, conte de fées moderne et road trip mélant l'aventure et le buddy movie (les deux frangins), En avant, malgré quelques tournures scénaristiques attendues et quelques personnages moins réussis visuellement, est riche en surprises et en émotions.

Encore un Pixar qui fera réfléchir les spectateurs les plus âgés longtemps après son générique final.