Et Après ...

Troisième film de Gilles Bourdos après Disparus en 1999 et Inquiétudes en 2004, Et Après est l'adaptation du roman éponyme de Guillaume Musso. Il raconte comment un homme qui a échappé de peu à la mort étant enfant (Romain Duris) va être amené à croiser la route d'un étrange professeur ayant le pouvoir de déterminer la date et la circonstance de la mort des gens (John Malkovich). Un scénario qui sur le papier avait tout pour faire une bonne petite série B, pleine de suspense et de rebondissements (on osera parfois la comparaison avec un certain Destination Finale).

Sauf que voilà, là il y avait matière à faire du divertissement, Bourdos (on dit Bourdos car on n'a pas le livre... si ca se trouve c'est pareil sur papier) préfère jouer la carte de la réflexion poseuse et de la symbolique lourdingue. Romain Duris semble perdu, John Malkovich est mystérieux, Romain Duris est énervé, John Malkovich est encore plus mystérieux, Evangeline Lilly pleure derrière sa vitre (elle vient de lire le scénario de la dernière saison de Lost ?), Romain Duris lui parle en lui tournant le dos et John Malkovich les regarde mystérieusement de loin... Stop, arrêtez là s'il vous plait ! Un peu plus et l'on se croirait dans un sketch des Inconnus ("Vive le cinéma Français !").

Pas assez "bouleversifiant" et beaucoup trop "chiantifiant", Et Après largue le spectateur et se permet en plus de se la jouer "entertainement" en balançant un simili twist dans sa dernière bobine, plombé par une morale de cul-béni et une volonté de la part de son metteur en scène à vouloir absolument nous tirer des larmes. Pas de rythme dans ce film, pas vraiment d'enjeux, aucun échanges avec le spectateur, juste des belles images qui s'enchainent pendant 2 heures (Bourdos a eu le très bon gout de faire appel au chef opérateur de Hou Hsiao Hsien, Mark Ping Bing Lee) sur une jolie musique (composée par Alexandre Desplat). Certains diront que c'est hypnotique et contemplatif ... ennuyeux aussi, et pas qu'un peu.