ETRANGE FESTIVAL : Rampage
Le 16/09/2009 à 07:15Par Arnaud Mangin
Une ambulance, torpillée de toutes parts, se relève et prend les armes ! Comme si Max Pécas avait cherché à faire du Haneke, Uwe Boll ne veut plus qu'on se moque de lui et répond par une provocation mal dissimulée derrière un faux discours d'auteur totalement minable. Si les excès passaient dans son délirant Postal, c'est une autre paire de manches avec ce Rampage, objet racoleur mal fagoté censé scandaliser les uns et faire se tordre de rire les autres. On ne criera pas au parjure : ce n'est qu'une rébellion immature... On ne va pas se forcer non plus à trouver ça fun, c'est juste nul.
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Il nous était asséné de toutes parts que Uwe Boll avait changé, qu'il avait pris sur lui, que son cinéma était moins irréfléchi qu'à ses débuts et que la sélection spéciale de l'Etrange Festival était justement consacrée aux œuvres du cinéaste mal aimé qui pourraient changer les regards et les opinions à son encontre. Si son bordélique Postal nous a totalement convaincu, c'est nettement moins le cas avec Rampage, prétexte foireux pour dégommer en masse des innocents sans gêne ni humour, faux film couillu, sans point de vue ni discours qui brasse encore plus d'air que Gus Van Sant dans ses passages à vide. Sous couverture d'une dénonciation de la violence, tout en se foutant ouvertement de la gueule de ceux qui pètent un câble (et de leurs victimes) avant de massacrer tout le monde, notre Allemand fétiche prend un malin plaisir à mettre en boite l'improbable carrefour entre Elephant et n'importe quelle production Jerry Bruckheimer (sur qui il bave, mais dont il recopie les tics sans vergogne) en se disant que son seul nom était la couverture à tous les excès.
Le pire, dans tout ça, c'est que Uwe est plus mainstream qu'il le voudrait - son film est moins borderline que le Transformers 2 qu'il s'amuse à allumer - et se sent obligé de trouver un prétexte à son carnage de carnaval, d'auteuriser son propos avec des monologues auxquels il ne croit pas lui-même sur la surpopulation mondiale - juste par provocation - et ne pond finalement qu'un pitch sorti de la tête d'un petit rebelle de 17 ans qui aimerait changer la société consumériste. Comme un clou, le ''twist'' final nous rappelle définitivement que le bonhomme n'a finalement aucun discours à apporter, que son film n'est qu'une vitrine provocatrice de plus pour se mettre en avant, cachant très maladroitement la malhonnêteté globale de l'affaire. A bien réfléchir, on préfère encore la naïve mais hilarante (et donc divertissante) inconsistance d'un House Of The Dead...