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Eva

Le 28/11/2011 à 13:33
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Notre avis
9 10

Après .REC, Ouvre les yeux, Abandonnée, L'Orphelinat, Le labyrinthe de Pan, L'Echine du diable et quelques autres, EVA s'impose comme la nouvelle pépite du cinéma de genre espagnol. Relecture originale du mythe de Pinocchio, ce film de science-fiction intimiste nous aura touché par son atmosphère unique, ses personnages poignants, son émotion à fleur de peau. Mieux, Eva marque la naissance d'un metteur en scène sur lequel il faudra certainement compter dans les années à venir … Découvre ci-dessous EVA, la critique du film de Kike Maillo.


Eva : Critique du film de Kike Maillo

Eva : Critique du film de Kike Maillo

 

Les espagnols sont un peuple énervant. Alors qu’ils continuent de dominer outrageusement le monde du sport (du foot au tennis en passant par le basket, parlez-en à Yannick Noah), voilà que nos voisins ibères confirment qu’ils sont également les champions (d’Europe tout du moins) lorsqu’il s’agit de mettre en boîte des bobines à caractère fantastique. Parce que leurs films sont toujours sublimes plastiquement, riches thématiquement et rarement avares en émotion, les metteurs en scènes fantastiques espagnols peuvent se targuer d’appartenir à une vague qui aura certainement sa place dans l’histoire du genre, aux côtés – entre autres - des giallistos italiens, des indés américains des 70’s et des japonais fantômo-philes des 90’s. Aujourd’hui, dans le sillage des grandioses .REC, Ouvre les yeux, Abandonnée, L’Orphelinat et quelques chefs-d’œuvre griffés Del Toro, voilà donc que déboule EVA. Et pour faire simple, EVA, c’est juste la nouvelle pépite du cinéma de genre estampillée Made in Spain. Et, accessoirement, un des films de SF les plus poignants de ces dernières années.

 

Eva : Critique

 

EVA se déroule dans un futur très proche, où les humains ont dompté la robotique pour donner vie à des androïdes "à tout faire". La prochaine étape de cette science en plein boom est la construction d’un enfant robot, capable de réagir avec espièglerie et malice, bref, avec tout l'illogisme qui fait le charme d'un véritable bambin. Pour mener à bien ce projet, Alex, un ingénieur surdoué, va devoir se lier d’amitié avec Eva, une jeune fille qui ne cessera de l’intriguer. Sur le papier, Le cycle des robots d’Asimov n’est pas loin. K. Dick non plus, ce qui pouvait laisser craindre d'une espèce de conte paranoïaque comme on en a beaucoup vu. A l’écran, c’est quelque chose de beaucoup plus original qui nous est proposé. Aux confluents des genres, cette relecture du mythe de Pinocchio s’avère autant une œuvre de SF culotée qu’un drame intimiste sur la parentalité, le tout baigné dans un univers propre au cinéma de genre. Film d’atmosphère autant que de personnages, EVA épate par sa richesse visuelle, sa qualité d’écriture, la perfection de ses comédiens (Daniel Brühl est tout simplement ahurissant, tout comme Marta Etura et la jeune Claudia Vega) et tout bêtement, par sa parfaite maîtrise technique et par la manière dont son géniteur (Kike Maillo)  a su digérer ses influences variées pour donner naissance à un premier film ayant son identité propre.

 

Eva : Critique

 

Loin, très loin de ces premiers essais noyés sous les références, EVA semble avoir été tourné par un metteur en scène aguerri, qui sait jouer avec les codes du genre pour les mettre au service d’un récit, sans jamais succomber aux sirènes de l’esbroufe visuelle. Mieux encore, avec un budget d’environ 4.5 millions d’euros, Maillo est parvenu à imprimer sur pellicule une œuvre qui tient la dragée haute à quelques mastodontes américains en termes de production-design et d’effets visuels. Simplement parce que ces derniers ne sont pas là pour en mettre plein la vue, mais juste pour mieux nous plonger dans l’ambiance si singulière du film et donc, nous faire ressentir au mieux le cheminement psychologique des personnages. On en dira pas trop de ce côté là pour réserver quelques surprises aux spectateurs. Nous dirons simplement que si au sortir de la salle, on pourra avoir l’impression d’avoir assisté à un croisement ingénieux entre A.I. de Spielbrg et Le Labyrinthe de Pan de Del Toro (le premier pour sa poésie, le second pour son émotion), on ressentira surtout la joie d’avoir assister à un film de SF poignant et diablement original et par là-même, à la naissance d’un réalisateur qu’il va falloir suivre de très près.





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