Blood Island
Le 30/01/2011 à 21:00
Par Michèle Bori
Notre avis
10
10
Le moteur même de Blood Island (Bedevilled) est de debrouiller les pistes, du début à la fin. Commençant comme un drame social en apparence déjà vu cent fois, Bedevilled met rapidement en place ses propres règles pour se concentrer sur la peinture étrange, violente et sans concession d'une petite population vivant en autarcie et totalement consanguine. L'histoire démarre donc avec une banquière, jeune citadine par excellence, sans vie, froide, sobre, vidée, sans rien accroché aux murs blancs de son appartement et au frigo vide. Une véritable caricature ne voyant pas le temps passer. Mais la perte de son emploi va lui permettre de revenir se ressourcer sur l'île où elle a grandi, et où elle n'a pas mis les pieds depuis des années. Les choses ont néanmoins changé : sa meilleure amie est exploitée comme une esclave, les anciens sont des tirans, les adultes des tire-au-flanc violant tout ce qui bouge même leurs propres enfants.
Curieusement celle que l'on pense être l'héroïne ne le restera pas longtemps pour passer au second plan, derrière sa meilleure amie. Blood Island se sert du ressort d'un "élément perturbateur" pour faire voler en éclat une société complètement corrompue moralement. D'une beauté incroyable (c'est peu dire que le réalisateur sait filmer cette île !), Blood Island ressemble à une rivière toute douce, sans perturbation, où quelque chose ne tourne pas rond et dérange... Jusqu'à ce que la violence éclate pour 3/4h de barbarie calme, posée, froide et jouissive. Un très grand moment de "vengeance movie" !
BLOOD ISLAND
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