Il Divo
Le 31/12/2008 à 07:59Par Sabrina Piazzi
Il Divo est un film complexe et une bonne partie de l'audience néophyte risque d'être laissée sur le carreau. Et pourtant le film de Paolo Sorrentino justement récompensé par le Prix du Jury à Cannes en 2008 est une merveille visuelle qui accroche dès les premières images, permettant ainsi aux spectateurs de s'intéresser plus facilement à l'homme politique dépeint magistralement durant près de deux heures. Il Divo est un film virtuose, survitaminé, à la bande-son mixant le classique au rock'n roll et les prouesses visuelles abondent (comme la présentation des personnages), mais peuvent dérouter car elles sont souvent en décalage complet avec l'histoire qui nous est racontée. L'évocation de la figure politique emblématique en Italie, celle du Premier ministre Giulio Andreotti élu sept fois au Parlement depuis 1946 et campé par le merveilleux Toni Servillo (comédien fêtiche du cinéaste), est, à défaut d'être véritablement prenante, nécessaire afin de se rendre compte des liens unissant la politique, la mafia et l'Eglise catholique. Plus qu'un biopic, c'est un portrait d'homme délicat et ambivalent que le cinéaste dresse comme il l'avait déjà démontré avec L'Ami de la famille. Paolo Sorrentino a des choses à dire et possède un moyen d'expression original et chevronné pour s'exprimer, un style unique et singulier qui nous fait croire encore au potentiel du cinéma italien surtout quand il se penche sur l'histoire de son propre pays.