Joë caligula / Du suif chez les dabes

Le 04/03/2009 à 08:13
Par Yann Rutledge

Notre avis

6 10 « La Commission recommande l'interdiction totale pour la raison suivante : l'auteur a soigneusement accumulé, sans aucune justification de caractère artistique ou intellectuel, les scènes de violence, de torture et d'érotisme. Il en résulte un film totalement immoral, qui ne fait qu'illustrer le crime et les sentiments pervers et qui ne peut se prévaloir, en contrepartie d'aucun aspect positif, sur quelque plan que ce soit. » Tel a été le verdict de la Commission de Contrôle des Films Cinématographiques le 22 juin 1966 pour ce film noir stylisé, véritablement nihiliste et d'une rare violence. Joë Caligula est peut-être des deux coffrets le film le plus accessible du cinéaste, Benazeraf reprenant - sans se disperser dans un trip biscornu - les codes et l'esthétique du genre connus de tous.

On apprécie particulièrement les premières minutes du film qui voit l'alpagage d'un badaud par une prostituée sur ces mots : « Je vais te parler de la Nouvelle Vague, viens c’est passionnant. Allez couche avec moi. Tu verras, Godard, Chabrol, c’est enivrant ! Viens ! »