Kingsman : Prends ça dans ta face, James Bond ! [Critique]
Le 03/01/2022 à 13:36Par Camille Solal
Kingsman - la critique du film (publiée le 18 février 2015)
Synopsis : L’élite du renseignement britannique est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat "imparfaitement idéal" : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie ?
Prends ça dans ta face, James Bond !
Avec cette nouvelle adaptation d'un comic-book de Mark Millar, Matthew Vaughn dépoussière un genre pourtant codifié jusqu'à la moelle et signe avec Kingsman : Services Secrets sa propre version de James Bond : fun, violente et totalement décomplexée. Bourré de références aux oeuvres d'espionnage anglais des années 60 / 70 (notamment les James Bond de Roger Moore et la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir), le film s'inscrit comme une relecture jouissive et irrévérencieuse des codes, clichés et figures attendues du genre. C'est bien simple, tout y est : organisation secrète avec espions gentlemen, gadgets ultra cool, adversaires over-the-top (dont un personnage avec des lames à la place des jambes !) et méchant grandiloquent qui a, bien sûr, un plan machiavélique pour détruire la planète. Mais dans le monde de Kingsman, l'agent secret au service de sa Majesté est un banlieusard / zonard qui passe ses journées à éviter la police, le Martini de 007 est tranformé en pinte de Guinness, les petits fours en Big Mac et les initiales JB ne signifient plus James Bond ou encore Jason Bourne mais... Jack Bauer !
Fun, jouissif et 100 % badass !
Fondamentalement, Kingsman réunit toutes les qualités des précédents films de Vaughn, à savoir la jeunesse du casting, la modernité du propos (déréglement climatique et toute-puissance des nouvelles technologies), les références de la pop culture, les séquences d'action sévèrement burnées (dont un massacre dans une église qui pourrait faire rougir Tarantino) et un sous-texte politique et social particulièrement intéressant (la dichotomie bien réelle entre les classes privilégiées et défavorisées, une réflexion sur l’intégration sociale et une ode absolue à l'anticonformisme). Malgré quelques problèmes de rythme lors du second acte et un passage trop brusque du banlieusard sans avenir au gentleman espion, Kingsman est une réussite. Si vous avez aimé les adaptations de Kick-Ass et Wanted, vous aimerez cette nouvelle transformation du super-zéro en super-héros, à la fois rafraîchissante, dynamique, surprenante, jouissive, très drôle et surtout, 100% badass.