L'Age des ténèbres
Le 26/09/2007 à 09:34Par Sabrina Piazzi
Avec L'Age des ténèbres, Denys Arcand clôt sa trilogie commencée avec Le Déclin de l'empire américain (1986) et poursuivie avec Les Invasions barbares (2003). On a peur au tout début de voir toutes les scènes de la bande-annonce se succéder dans les cinq premières minutes pour ensuite se prendre au jeu du réalisateur. Arcand créé une société bureaucratique où le dialogue n'existe plus. Les catastrophes naturelles s'enchaînent : une bactérie mortelle circule au Québec obligeant les habitants à porter un masque à oxygène, la calotte glacière fond de 20%... Perdu au milieu de cette foule, Jean-Marc Leblanc est un anonyme. Même son nom ne signifie rien. Cet homme de 44 ans, marié à une femme constamment pendue au téléphone et père de deux filles léthargiques, se réfugie dans les fantasmes divers et variés avec une star de cinéma, une journaliste nymphomane, une collègue de bureau lesbienne qu'il rêve de convertir et une autre qui lui plaît réellement. Une sorte d'American Beauty croisé de Chute libre mais à la sauce québécoise avec un humour mordant et cynique propre au pays de la feuille d'érable.
Même si L'Age des ténèbres se perd légèrement dans la partie médiévale, la comédie grinçante laisse place à une mûre réflexion sur la place de l'homme dans la société mais surtout et principalement sur Terre. Le casting est à l'image du film, cosmopolite, européen (Diane Kruger, Emma de Caunes), québécois. Ce film tragi-comique futuriste mené tambours battants est une agréable surprise aussi originale que réussie. Marc Labrèche, animateur de télévision et comédien populaire au Québec est une véritable révélation, il est en tout point exceptionnel.