La palette chromatique bleue-grise est omniprésente durant le film renforçant l'aspect « futuriste » voulu par le réalisateur. Certes nous ne sommes pas devant Minority Report mais les contrastes sont bien gérés et les couleurs chaudes apparaissent progressivement selon l'évolution du personnage de Jean-Marc. On passe ainsi de contrastes fortement appuyés à une luminosité un peu plus poussée et ce de manière très fluide. Quelques légers troubles sont peut-être à signaler dans la première partie mais ce serait chercher la petite bête. Les scènes nocturnes ou peu éclairées s'en sortent évidemment moins bien que les scènes d'extérieur comme par exemple quand Jean-Marc se retrouve avec Véronica Star devant le feu de cheminée. Enfin, à noter quelques artéfacts de compression dans les scènes du stade-bureau dans les arrière-plans. Dans la deuxième partie du film, l'image paraît moins soignée que lors de la première heure. Le week-end médiéval est peu mis en relief avec un ciel incolore et des contrastes trop poussés. L'impression d'ensemble est néanmoins très bonne.
En ce qui concerne les deux pistes sonores on est aux anges. La piste 5.1. est tonitruante et respecte les choix du réalisateur avec des bruitages (par exemple des sirènes de police) constants et une montée en puissance des surround à mesure que la tension du personnage principal augmente. D'entrée de jeu, lors de la chanson de Rufus Wainwright, tous les canaux sont mis à contribution avec la voix si particulière de l'interprète malicieusement mise en avant et soutenue par les latérales. Une formidable spatialisation immisçant le spectateur directement dans l'univers singulier de Denys Arcand. Idem pour la stéréo d'une remarquable ampleur et d'une fluidité exemplaire.
Le film à Cannes (12min36)
L'Age des Ténèbres avait été présenté hors-compétition à la clôture du 60ème Festival de Cannes en 2007. Ce segment propose de faire le tour des séances photo avec toute l'équipe du film pour ensuite aller à la conférence de presse en compagnie de Denys Arcand, Diane Kruger, Emma de Caunes, Marc Labrèche et Dominique Besnehard. On en apprend au final que très peu.
Scènes inédites (6min18)
Dans un premier temps vous aurez droit à cinq scènes qui étaient présentées dans la version cannoise. Une scène montrait une fois de plus (une fois de trop ?) Jean-Marc à son bureau recevant une nouvelle plainte, une autre où il se retrouvait coincé dans le train au milieu de conversations téléphoniques. Après une séquence coupée située durant le speed dating avec un italien récalcitrant, les deux dernières scènes se situaient au week-end médiéval où Jean-Marc se trouvait confronté à trois femmes « démons » dont il avait refusé les avances... le lendemain elles le forçaient à se battre afin de conquérir le cœur de Béatrice de Savoie.
Les trois scènes suivantes disponibles ont été écartées plus tôt dans le montage. Comme l'indique un panneau d'ouverture, elles sont de qualité technique inférieure aux précédentes. On y voyait Jean-Marc dans son bureau recevant une plainte d'une québécoise d'origine congolaise qui s'est fait violer. Une autre scène se situe une fois de plus au Moyen-Age et la dernière très courte montre Jean-Marc pêcher avec son voisin au bord du lac. Pas de quoi sauter au plafond.
L'interactivité s'achève sur une galerie de photo animée et musicale (1min38) et deux bandes-annonces du film, une réservée au marché français (1min53) et l'autre au marché québécois (1min51).