L'inconnu du 3ème étage

Le 02/10/2007 à 18:36
Par Yann Rutledge

Notre avis

7 10 Comme l'explique Serge Bromberg en supplément du DVD, bien que L'inconnu du 3ème étage soit considéré par certain comme le premier film noir, le film de Boris Ingster a plus à voir avec le manifeste expressionniste qu'au film noir à proprement parler. Peter Lorre qui ici cachetonne (le comédien sous contrat avec la RKO rempli ses dernières heures ; l'année suivante, Warner produit Le Faulcon Maltais) campe certes un personnage ambigu, mais il demeure le seul qui puisse être rattaché au genre. En effet pas de trace des autres personnages archétypaux que sont la femme fatale ou le héros au passé trouble. La photographie ultra contrastée qui sera la marque de fabrique du film noir est certes bel et bien présente, pourtant celle-ci est moins mise en oeuvre pour faire de la ville un personnage à part entière (une des caractéristiques formelles du film noir) que pour marquer la plongée dans l'esprit tourmenté du journaliste campé par John McGuire. C'est à ce titre que L'inconnu du 3ème étage doit être rattaché au film expressionniste. Ingster dont c'est ici le premier film insère en milieu de métrage un séquence cauchemardesque dans lequel le journaliste se voit par un jury accusé du meurtre de son voisin puis jeté en prison en attente de sonexécution . Toute la mise en scène puissante et évocatrice rappelle les films allemand d'avant-guerre. Il faut par la même salué la direction artistique assurée par Van Nest Polglase (l'un des directeurs artistiques les plus importants de la RKO qu'on retrouvera plus tard au générique d'un petit film intitulé Citizen Kane), tout simplement somptueuse. A découvrir d'urgence !