MALAVITA : Les Affranchis en Normandie ? [Critique]
Le 13/09/2013 à 19:00Par Morgane Cadignan
Notre avis
Malavita , c'est le dernier film réalisé et produit par Luc Besson avec Robert De Niro, Michelle Pfeiffer et Tomy Lee Jones. Il s'agit de l'adaptation cinématographique du roman " Malavita " de Tonino Benacquista. Giovanni Manzonni alias Fred Blake (De Niro) est un repenti de la mafia New-yorkaise sous protection du FBI. Pour sa propre sécurité et celle de sa petite famille ce dernier s'installe dans un petit village de Normandie mais ne devient pas normand qui veut, et les vieux reflèxes de mafioso vont vite refaire surface. Pour s'occuper, le père de famille va se mettre à écrire ses mémoires, en toute franchise.
Qu'on ne s'y trompe pas, Malavita n'est pas un film sur la mafia, si vous attendez un remake des Affranchis vous serez forcément déçu par cette histoire qui retrace le quotidien d'une petite famille bien américaine tentant de s'intégrer dans une nouvelle vie pas si tranquille.
Ce qui saute aux yeux en premier, ce sont les clichés. La première heure du film est bel et bien là pour montrer qu'au coeur de la campagne francaise ON S'E-N-N-U-I-E. Et en plus il n'y a même pas de beurre de cacahuète à l'épicerie. Pauvre France. Ici, les adolesccents sont moches, boutonneux et traversent la puberté de facon bien moi glamour que dans High School Musical. La famille Blake? Ils sont beaux, intelligents, ils ont du répondant, bref : c'est mieux d'être américain. Au milieu de tous ces clichés un peu galvaudés sur la France et ses autochtones, on se rejouit de voir un De Niro en père de famille mi-rustre mi-gnion, tantôt vulgaire et allègrement macho (ponctués de "Fuck" à toutes les sauces), tantôt attendrissant en papounet inquiet et impliqué dans la vie de sa famille
L' humour se tient de manière régulière tout le long du film , on devine clairement ce qu'il va se passer mais on rit quand même à quelques blagues bien senties et surtout au petits piques que se lance le couple De Niro/Pfeiffer . La blague dominante est pourtant la moins drôle, peut-être à force de répétition : " Tu m'as contrarié donc je te pète la gueule" , à l'image du pauvre plombier qui termine en quasi mort cérébrale à la suite d'une visite tardive chez les Blake. En même temps il était pénible ce plombier.
Michelle Pfeiffer, quant à elle, a trouvé sa place dans le film : Pas trop mère de famille, pas trop femme fatale, un peu moins que dans Scarface en tout cas et heureusement. Dianna Agron, elle, campe Belle Blake, la fille ainée du couple, fille de repenti tantôt hyper-violente (merci papa), tantôt rêveuse à la recherche du grand amour. C'est agréable de la découvrir sur grand écran, après le succès de Glee, même si l'on regrette que le rôle des enfants ne soit pas assez creusé. Plus agée que son frére, c'est une grande soeur protectrice et on apprécie leur relation de complicité qui nous change des comédies américaine ou les frateries d'ados se déchirent la plupart du temps.
Une relation amusante donc, même si elle n'est pas la plus intéréssante du film . Tommy Lee Jones incarne l'agent Stansfield, en charge de la protection de la famille. De Niro et lui se détestent autant qu'ils s'apprécient, ils sont amis sans le vouloir et sans le savoir, ce qui donne lieu à quelques scènes cocasses ... mais pas assez nombreuses malheureusement. S'il reste grisant de voir ces deux grands acteurs réunis pour la première à l'écran, on aurait voulu que ca explose un peu plus entre eux.
Malavita est une comédie pendant tout le long sauf peut-être à la fin, où drame et suspense reprennent leurs droits. Tiens donc . Et ca fait du bien ! En bref Malavita n'est ni une plate comédie, ni un chef d'oeuvre, juste un film sans prétention qui se laisse volontier regarder et dans lequel on adore retrouver une pleïade d'acteurs Hollywoodiens perdus dans la France Profonde.