Mes amis, mes amours
Le 16/06/2008 à 09:39Par Michèle Bori
Aaah, Marc Levy. Celui-là, pas besoin de l'appeler Marco pour que son nom rime avec « euros ». Depuis Et si c'était vrai... en 2000, il est peut-être aujourd'hui l'auteur français le plus vendeur à l'international. Jugez plutôt : en 8 ans et autant de livres, il s'est écoulé 15 millions de ses œuvres, traduites dans 38 langues différentes. Il y a quatre ans, Dreamworks avait senti le bon filon en transposant son premier roman sur grand écran (Et si c'était vrai donc, avec Reese Witherspoon et Mark Ruffalo dans les rôles principaux). Aujourd'hui, c'est au tour de Pathé de tenter le coup avec cette adaptation de son 6ème bouquin, Mes amis, mes amours, sorti chez nous en 2006. Aux commandes : Lorraine Levy, réalisatrice du film La première fois que j'ai eu 20 ans avec Marilou Berry. Dans les rôles principaux : Pascal Elbé, Vincent Lindon, Bernadette Lafont et Florence Foresti. L'histoire : deux copains d'enfance qui décident de vivre ensemble dans le quartier français de Londres, découvrant au passage les joies de "la vie de couple". Au final : une comédie pas drôle et mal écrite, qui souffre du syndrome "téléfilm de luxe" qui nous hérisse tant le poil.
Déjà, à la base, une chose est sûre : c'est pas en partant d'un roman de Marc Levy qu'on arrivera à faire un nouveau Citizen Kane. De plus en plus flemmard lorsqu'il s'attaque à l'écriture de ses bouquins, le bonhomme semble sérieusement se reposer sur ses lauriers en torchant ses derniers bébés, histoire d'être sûr de se retrouver en rayon au moins une fois par an. Et en l'état, Mes amis, mes amours partait déjà avec un sérieux handicap avec son histoire de deux pères de famille trentenaires, paumés dans leur vie familiale et sentimentale, et qui décident de tenter la cohabitation alors que tous les opposent. Un pitch pas vraiment bandant donc, pour un scénario qui aurait dû finir aux oubliettes s'il ne disposait pas de la mention « d'après un roman de Marc Levy » sur sa couverture. Mais bon, sait-on jamais, il n'est pas rare qu'une histoire simpliste accouche d'un bon film et parfois, une transposition cinématographique apporte à une histoire banale une petite fraîcheur, une petite audace qui arrive à relever le niveau. Las. Dès les premiers instants, clichés au possible avec cette voix off qui explique tout avant même que l'intrigue n'ait vraiment commencé, le film s'enfonce dans un bourbier romantico-bavard dont rien ne le fera sortir. Ni les acteurs (pourtant on l'aime bien Pascal Elbé), ni les dialogues (particulièrement indigestes), ni la mise en scène, ni le dépaysement créé par le fait que l'action se déroule dans un Londres de carte postale n'arriveront à se montrer digne de l'énergie dépensée pour mettre sur pied cette comédie familiale mal ficelée qui souffre de beaucoup trop de défauts pour mériter qu'on s'y attarde plus. Ou alors dans deux ans, quand il passera sur TF1, là ou se trouve sa véritable place.