Meurtres à la Saint-Valentin - 3D
Le 06/03/2009 à 08:47Par Arnaud Mangin
Slasher un peu melting-pot qui pioche dans toutes les époques pour satisfaire aussi bien ceux qui ont grandi avec Tom Savini qu'avec Scream, Meurtres à la Saint-Valentin - 3D se montre bien moins pénible qu'on aurait pu le craindre, assurant et dépassant allégrement le minimum syndical en matière de scènes sanglantes (exploitant par ailleurs fort bien l'outil tridimensionnel). Un résultat certes encore trop inégal et surtout trop long pour nous séduire totalement, mais proposant quelques scènes poussives et originales qui assurent le divertissement. En tout cas, ce Meurtres à la Saint-Valentin - 3D se montre largement plus convaincant que le remake de Vendredi 13...
On va faire court, voire très court, sur l'histoire de la franchise Meurtres à la Saint Valentin (qui n'en n'est pas vraiment une vu que le film original n'a jamais engendré de suites) et qui, comme un fait exprès, bénéficie aujourd'hui d'un remake. Comme son titre l'indiquait à l'époque, ça parlait de meurtres perpétués le jour de la Saint-Valentin et c'est à nouveau le cas ici. On passera bien évidemment sur la démarche putassière mais ô combien charmante du titre associé à une date ou une fête qui semble faire son effet. Un remake, donc... Toutes similitudes avec les récentes tendances sont bien évidemment fortuites mais, contre toute attente, ce film est bien meilleur que le récent Vendredi 13 (très nul). Peut-être parce que les glandus derrière le projet le sont moins que ceux de Platinum Dunes et en tout cas bien moins frileux envers les attentes du public. Ben oui, le public d'un film d'horreur qui fait la queue pour aller voir un film d'horreur a envie de découvrir un truc bien particulier en allant voir un film d'horreur : un film avec de l'horreur dedans ! Bingo ! Malgré quelques longueurs, la bobine qui nous intéresse aujourd'hui a au moins le mérite de charcler généreusement sans lésiner sur la bidoche et s'abstient de tous meurtres hors champs (ou si peu), parce qu'après tout, on en a marre de l'excuse de la suggestion plus efficace que la violence.
Meurtres a la Saint-Valentin croule évidemment sous un amoncellement de défauts post-Scream (13 ans plus tard, c'est quand même triste), dont celui de tout vouloir justifier et expliquer en alourdissant sa pseudo-intrigue policière de fausses pistes plus ou moins tordues pour essayer de révéler la vérité (l'identité du tueur, donc... dont on se fout royalement). D'ailleurs, les habitués du genre ou les moins cons d'entre vous trouveront trèèèès rapidement la solution tellement le postulat est éculé jusqu'à plus soif. Un léger manque de respect à l'égard du spectateur, qui mériterait presque qu'on balance la fin ici, mais bon. Comme chez filmsactu on n'est pas mauvais bougres, on s'abstiendra. Parce qu'à côté de ça et de son 1h40 qui semble durer une bonne demi-heure de plus, le film demeure franchement fun dans ses scènes de carnages, appuyées par une utilisation de la 3D assez gratuites certes (yeux, mâchoires et autres parties du corps qui foncent sur la caméra), mais c'est finalement ce qu'on avait envie de voir. Une belle zèderie qui y va à fond les ballons lorsque c'est nécessaire, à tel point qu'on se demande si c'est la même équipe qui a réalisé ces séquences et tout le reste.
De bonne humeur, on en retiendra donc ces petits moments qui ont une fois encore le mérite de répondre aux attentes et d'imposer le film comme une simili-surprise (parce que tout annonçait quand même une sacrée purge). En particulier une scène un peu ovnièsque dans un motel où l'une des victimes court partout en hurlant complètement à poil (frontal complet, pour les amateurs) prise en chasse par le boogyeman qui n'hésite pas non plus à s'acharner sur une naine qui traine dans les parages... Ce n'est quand même pas désagréable de voir que certains studios (ici LionsGate, pour ne pas les citer) peuvent parfois comprendre le genre auxquels ils s'attaquent.