Mords-moi sans hésitation

Critique Mords-moi sans hésitation

Le concept de la parodie demeure absolument génial lorsque cette dernière est conçue par des gens talentueux qui ont intimement compris et respecté le genre auxquels ils s'attaquent. Un exercice intellectuel devenu extrêmement rare aujourd'hui et bien plus encore dans l'empressement. Dans les faits, la franchise Twilight était sans nul doute la dernière des choses à tourner en dérision, tout simplement car le phénomène est tel qu'il nécessite un réel talent pour trouver le recul nécessaire à avoir sur un tel raz de marré médiatique (que l'on aime ou non). En somme, la cible est très facile et il est totalement inutile de tirer à boulet à rouge en étant bêtement méchant. C'est donc sans surprise que le duo Jason Friedberg et Aaron Seltzer (dont on pensait la carrière totalement achevée après l'échec mérité de Disaster Movie) fonce tête baissée dans le piège qui lui tendait les bras.

Prévisible lourdeur qui n'amusera finalement ni les fans de la série Twilight, ni ses détracteurs, Mords-moi sans hésitation racle les fonds de tiroir de gags éculés, distribués en mode automatique dans le produit mainstream le plus fade qui soit. Copié-collé exact du premier opus de Twilight, un peu rallongé par quelques séquences de bravoure du second, ce très mauvais sketch étiré sur 75 minutes tente de caser son quota de pets, de séance de jonglage avec un bébé, de gore bidon, d'objets lourds qui s'abattent sur la tête des protagonistes et de références people du moment (Lady Gaga, Tiger Woods) histoire de ne pas trop faire surchauffer la cafetière d'un spectateur vraiment pris pour un imbécile. Même Buffy, qui fait un tour par là, a son propre nom écrit sur son t-shirt histoire qu'on la reconnaisse. Un spectacle juste déplorable de bout en bout...

Date de première publication : 10 septembre 2010 à 10h01