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Phénomènes

Le 11/06/2008 à 15:32
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Notre avis
6 10 Il s'est calmé et a bu frais M. Night. Non pas que son dernier film soit d'une grande sagesse, certaines images de son nouveau film étant même justement d'une violence surprenante, mais il a surtout arrêté de se prendre la tête et de se chercher. Temporairement en tout cas. Après son film-confession La Jeune fille de l'eau où il ne savait même plus avec qui il réglait ses comptes (la critique, le public ou lui-même) avec d'énauuurmes interrogations face caméra, il s'exécute aujourd'hui dans un produit plus passe-partout, faisant exactement ce qu'on peut attendre de lui. Donc efficace. Tout ou presque est là : l'ambiance pesante, le pathos de rigueur franchement niais, quelques moments de flippe bien sentis, tout ça dans un carrefour à la fois horrible et léger.
En fait, Phénomènes est un peu le Signs 2 de Shyamalan... ce qui n'est pas totalement fait pour déplaire.

Critique Phénomènes

Bien que la note attribuée à ce Phénomènes soit positive, il est bon de noter que, comme souvent, le réalisateur ne fait pas l'unanimité et que la rédaction de filmsactu se divise considérablement entre le plaisir assumé des uns et les fous rires involontaires des autres. Des réactions qui se retrouvent en tous cas sur quelque chose de bien concret : Phénomènes a de cela phénoménal que sa tentative moralisatrice tombe à plat. Sans encore révéler le pourquoi du comment - après tout, il n'y a pas de "twist qui te met le slip à l'envers" ici - le propos fondamental enfonce des portes ouvertes, donne son opinion sur une démagogie un peu cucul ("l'eau ça mouille, la guerre c'est moche") et que "bouh !" la nature rééquilibre la balance comme bon lui semble tellement on lui a manqué de respect. C'est dit, c'est étalé grassement : à plusieurs nous sommes très cons, mais tout seul on est très con aussi... trouvez un arrangement et démerdez-vous avec ça !


Critique Phénomènes

 

C'est bien évidemment là que le pathos trace sa grosse frontière comme une spatule étalerait du beurre de cacahuète, que la mentalité américaine est montrée du doigt là encore sans finesse (tellement sure d'elle qu'elle met l'indécelable sur le dos du terrorisme), et c'est fatalement là qu'elle divisera. L'auteur de ces lignes ayant adhéré, il faut bien le noter.

 

D'abord parce qu'il n'y a plus grand chose de surprenant de la part du réalisateur pour s'offusquer aujourd'hui après six films coulés dans le même moule et parce que les gentils seront effectivement très gentils. Le mec a posé son univers depuis bien longtemps et ce dernier opus ne sort pas du rang. Ensuite parce que, tout mielleux le film soit-il, et malgré cinq dernières minutes bien en deçà du reste, ce n'est tout simplement pas grave. Signs, dont les prétextes finaux relevaient franchement du douteux, n'en restait pas moins un jubilatoire divertissement ponctué de séquences de pure comédie qui côtoyaient de jolis moments de frousse.


Critique Phénomènes

 

Pas de surprise ici, on est en terrain connu, et si les fantômes, les super héros, les villageois ou les aliens laissent place à une soudaine vague de suicides, le plaisir est approximativement le même. Ajoutons même à cela que la fameuse niaiserie dont s'est toujours targué le réalisateur au fil de sa filmographie est carrément ici le véritable fer de lance de son intrigue. Parce que ça parle aussi de gens naïfs, pas très au fait du sentiment humain, qui se découvrent au mauvais moment, sans même comprendre que cette innocence est une qualité... Enfin ça, c'est Shyamalan qui le prétend, toujours dans un mode tire-larmes qui lui aura au moins servi de prétexte pour proposer un spectacle franchement réussi en matière d'ambiance. C'est ce qu'on voulait voir et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on servi. Des emprunts pas vraiment honteux à ses pères référentiels (Hitchcock par-ci, Romero par là, toujours comme dans Signs) du mystère mystérieux façon Twilight Zone, de très gros moments de flippe, et un brin de sauce gore pour accentuer cet espèce de malaise ambiant reposant sur le plus tabou des tabous.

 

En somme un spectacle ni imparfait, ni totalement maîtrisé et encore moins à sa place dans l'évolution du bonhomme (on dirait plutôt un premier ou second film) mais qui remplit honnêtement son cahier des charges. Qu'il est bon de ne pas être controversé...








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