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Possédée

Le 23/11/2012 à 15:12
Par
Notre avis
5 10

Un scénario sans surprise et une mise en scène dénuée de tout frisson mais pas de qualités, ne peuvent sauver le film de la banalité dans laquelle il s'installe. Possédée, malgré son thème relativement original (celui du Dybbuk, un démon juif) et sa licence "faits réels" ne parvient pas à se démarquer de ses prédécesseurs et tombe dans les clichés du film de possession. Cela dit, tout n'est pas à jeter et les curieux pourront toujours se consoler avec quelques scènes vraiment bien pensées. Découvrez ci-dessous notre critique de Possédée.


Possédée : Critique

POSSEDÉE : CRITIQUE DU FILM

 

« Basé sur des faits réels ». En voilà une expression vendeuse voire racoleuse, uniquement bonne à attirer le chaland dans le filet déjà trop garni de certaines productions sans âme ni fondement et qui, à y regarder de plus près, sert plus souvent à masquer la vacuité d'un scénario trop chétif qu'à faire preuve d'une quelconque honnêteté intellectuelle. Finalement tout n'est-il pas affaire de réalité ou du moins en partie ? Même des œuvres aussi éloignées de notre plancher des vaches qu'Avatar ou Star Wars impliquent (fatalement) des éléments empruntés à la réalité. L'idée même d'extra-terrestres possédant deux bras, deux jambes et une tête n'est-elle pas en soi une conception infiniment (désespérément ?) terrienne ? Partant du constat (via un article du très sérieux L.A. Times datant de 2004) qu'un utilisateur du site d'enchères ebay avait mis en vente une « boite de Dybbuk » en bois qu'il décrivait comme abritant un démon (un Dybbuk donc), Ghost House Pictures et sa figure de proue Sam Raimi ont jugé bon d'en faire un film. Le temps d'une petite enquête, détaillée dans la note de production, sur les mésaventures, avérées ou non, des précédents propriétaires de l'objet (perte de cheveux subite, hallucinations visuelles et auditives, maladies, cauchemars et autres joyeusetés), le film qui allait s'appeler Possédée était déjà en chantier.

 

Possédée : CritiqueNe montez jamais dans la boite d'un inconnu

 

Dès lors, il ne manquait plus qu'un réalisateur qui a fait ses preuves dans le domaine de l'horreur, pourquoi pas le danois Ole Bornedal à qui l'on doit le très solide Veilleur de Nuit - la première version, sans doute la plus réussie, date de 1994 mais son remake américain (quatre ans plus tard) toujours signé Bornedal avec Ewan McGregor, est plus qu'honorable. Il fallait aussi un acteur principal, bon mais abordable, Jeffrey Dean Morgan (Watchmen), excellent comédien qui souffre d'une ressemblance trop aiguë avec un acteur de plus grand talent (Javier Bardem dont on a pu récemment apprécier le jeu dans Skyfall). Toujours très juste en père célibataire, il fait le job. Il fallait encore l'autre moitié de ce couple séparé : Kyra Sedgwick (The Closer : Enquêtes Prioritaires), ici, la surenchère faite femme. Pour compléter la famille, ajoutez deux fillettes (l'une plus proche de la poussée d'acné que l'autre mais ô joie, c'est la seconde, la plus jeune, qui nous intéresse, et pour cause : c'est elle la possédée du titre...). Natasha Calis, qui interprète la malheureuse Em, se surpasse dans le rôle de la petite fille hantée. Flippante à souhait, elle est à l'origine de tous les moments angoissants de Possédée avec une mention spéciale à la scène des gifles "imaginaires" que Em s'inflige face à son père incrédule ou lorsque la petite explore sa gorge à l'aide d'une lampe torche (malheureusement dévoilée en grande partie dans la bande annonce). Récapitulons, un bon metteur en scène : on a. Un casting crédible, aussi. Un grand nom, Sam Raimi, à mettre sur l'affiche, c'est fait. Tout devrait bien se passer alors...

 

Possédée : CritiqueLe linge sale se lave en famille

 

Seulement voilà, Possédée a beau jouir de la licence « faits réels », que bon nombre de productions du même genre n'avaient pas avant lui, il n'en demeure pas moins une redite de ses plus illustres ancêtres, L'Exorciste de William Friedkin en tête (qui remonte tout de même à 1973). Alors oui, les Dybbuk, ces démons issus du folklore juif, ne courent pas les pellicules, si l'on excepte The Unborn avec Gary Oldman il y a 3 ans, Der Dibbuk, film polonais de 1937 et son remake, Dybbuk sorti en... tiens donc, 1973... Le sujet est également abordé dans A Serious Man des frères Cohen (2010). Certes, Possédée a le mérite de mettre en scène la seconde séance d'exorcisme judaïque de l'histoire du cinéma, après celle de The Unborn, qui plus est dirigée par le reggaeman juif Matisyahu (Matthew Paul Miller de son vrai nom), vraiment convainquant en "apprenti rabbin" dépassé par les évènements. Certes encore, la réalisation de Ole Bornedal offre un écrin soigné à Possédée mais le manque d'originalité comme l'absence cruelle de véritable peur ont raison de son intérêt. 




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