Red Riding 1980

Le 12/11/2009 à 18:05
Par Yann Rutledge

Notre avis

9 10 Pour ce deuxième épisode, James Marsh remplace Julian Jarrold à la réalisation et regroupe en un seul film les 2e et 3e tomes de la saga littéraire, 1977 et 1980. Le réalisateur de Man on Wire adopte en outre une toute autre approche esthétique, abandonnant le Super 16 du premier volet pour du 35mm et optant pour un format plus large, en scope. De par sa mise en scène davantage en retenue, Marsh s'attache à marquer l'implacabilité qui pèse sur l'inspecteur, empêché qu'il est par l'immobilisme de sa hiérarchie (pourrie et corrompue) et l'incompétence crasse de la police locale. Tandis qu'en toile de fond se dessine un pays dirigé par une dame de fer inflexible, 1980 emprunte dans un premier temps les chemins classiques du thriller et du whodunit pour progressivement bifurquer sur des sentiers certes moins spectaculaires mais plus tortueux. A l'instar de David Fincher dans Zodiac, James Marsh et Tony Grisoni (scénariste des trois volets) délaissent effectivement quelque peu cette enquête qui patine plus intéressés qu'ils sont par la vie intime de l'inspecteur campé par Paddy Considine (Hot Fuzz, La Vengeance dans la peau). Ses regrets vis-à-vis de la relation extra-conjugale entretenue des années auparavant avec une collègue, mais aussi ses rapports de force avec les autorités locales. Le film se transforme ainsi en une brillante chronique sur l'échec d'un homme qui par refus du conflit, baisse les yeux et se laisse marcher sur les pieds.