Run, Fat boy, Run ! (Cours toujours Dennis)
Le 11/02/2008 à 08:43Par Arnaud Mangin
Run, Fat Boy, Run fait partie de ces petits films-surprises qu'on n'attendait même plus. Surprenant dans l'association des talents qu'il propose mais aussi par son élan d'énergie positive. Alors oui, tout ça transpire la winner-story calibrée pour faire plaisir à tout le monde, quitte à flirter avec une certaine niaiserie, mais pour son premier film en tant que réalisateur, David Schwimmer livre un résultat plutôt convaincant. Un petit truc sucré pour finir agréablement la journée. Ce serait idiot de refuser...
Au départ il y avait Big Nothing, petit film indépendant du toujours aussi peu chanceux Jean-Baptiste Andréa en terme de communication (Dead End n'a débarqué en France qu'il y a quelques mois) durant lequel se sont rencontrés David Schwimmer et Simon Pegg. Pour faire plus simple, Ross dans Friends et le mec de Shaun Of The Dead. Les larrons se sont si bien entendus qu'ils ont décidé de montrer leur propre projet commun. Association fantasmagorique qu'on souhaitait comme détonante avec l'un à l'écriture et l'autre à la réalisation (on lui doit de très bons épisodes de Friends et Joey) et dont le résultat final surprend donc quelque peu par sa sagesse. Si l'on retrouvera sans mal des restes de la série culte pour trentenaires sur les nombreux détours amoureux mâtinés d'élans de folie douce (il y a clairement du Ross Geller dans ce Dennis malchanceux), Run Fat Boy Run demeure une chouette petite comédie romantique assumant totalement les codes du genre qu'il respecte à la lettre.
Le topo cucul la praline est approximativement le même que tout ce qu'on a déjà vu dans le domaine. Un type effrayé par l'idée de se marier laisse sa nana enceinte (Thandie Newton) en plan avant de ruminer pendant cinq longues années sur la façon de se racheter. Décrépi, père au méthodes éducatives hasardeuses, Dennis ne voit pas la menace planer au dessus de sa tête : son ex envisage d'épouser son jules du moment (Hank Azaria), Golden Boy américain obsédé par le marathon de Londres. Dennis se met alors en tête de concourir également à l'épreuve sportive pour épater de nouveau la femme qu'il aime, malgré les trois semaines d'entraînement qui lui restent, ses kilos en trop et sa totale inaptitude à l'effort physique. Le rêve américain au pays de Sa Majesté, en somme...
Ben oui. Non content de livrer une petite déclinaison de la série qui l'a propulsé au rang de star, Schwimmer fait ici une jolie déclaration d'amour aux comédies familiales britanniques. Un pitch poussant son nabab dans une aventure herculéenne accompagnée de quelques gags de situation efficaces, d'autres visuels un peu plus lourdingues et une distribution qui s'éclate joyeusement (même si Newton nous refait son "mimimimi" habituel) font donc de Run, Fat Boy, Run un produit au scénario prévisible jusqu'au bout des ongles, un poil moralisateur sur la prise de responsabilité, mais suffisamment bien emballé pour amuser. Vraiment pas déplaisant.