Sans un bruit 2 : la suite qui fait suer ? Notre critique

Le 15/06/2021 à 19:16
Par Pierre Champleboux

Notre avis

8 10 Après avoir surpris avec le premier Sans un Bruit, John Krasinski réussit le tour de force de signer une suite presque parfaite. Les gestes du quotidien sont de nouveau source de terreur, mais cette fois-ci, l’intimisme cède la place au grand spectacle avec un film qui étend l’univers entr’aperçu quelques années plus tôt. Si les dialogues sont toujours aussi rares, ils sont toujours écrits avec soin, jamais inutiles, et servis par des acteurs de haut vol. Généreux, bien construit et sacrément bien joué, Sans un bruit 2 renoue avec la tension du premier épisode tout en offrant du grand spectacle et des sueurs froides. De quoi faire taire ceux qui doutaient de la nécessité d’un deuxième film, et leur faire espérer que Sans un bruit devienne une trilogie.

Après un Sans un bruit dont l’action se situait presque exclusivement dans une ferme, John Krasinski voit plus grand. À l’instar du Aliens de James Cameron, cette suite s’oriente davantage vers l’action et étend l’univers horrifique du premier film pour en dévoiler d’autres aspects.

Si cette suite bénéficie de bien plus de moyens, son créateur les utilise avec soin, et se permet même le luxe de revenir aux bases de son histoire pour mieux en dévoiler la spectaculaire genèse.

Si pour certains le premier film se suffisait à lui même, se terminant sur un point final qui tenait plus de la conclusion parfaite que du cliffhanger, son succès a permis à John Krasinski de se voir offrir la possibilité de développer l’univers auquel il avait donné naissance.

De retour devant la caméra le temps d’un flashback dépeignant le premier jour de l’apocalypse provoquée par l’arrivée des créatures qui traquent tout ce qui fait du bruit, le Jim de The Office a compris qu’il était maintenant nécessaire de se renouveler et de proposer quelque-chose de nouveau, à présent que ses protagonistes ont découvert le moyen de lutter efficacement contre les créatures qui les traquent.

Cette fois-ci, l’ambiance claustrophobique cède la place a un récit d’aventure initiatique plus chargé en séquences d’action qui n’oublie pas pour autant de faire stresser et trembler son spectateur, notamment en le prenant au dépourvu.

Ne cédant pas à la facilité de reprendre exactement là où le premier film s’était arrêté, John Krasinski donne le ton dès le début en projetant son public dans une séquence spectaculaire aussi tendue qu’inattendue. Après ça, la tension ne redescendra plus jusqu’au générique de fin.

Pour mieux tenir le rythme, le réalisateur a divisé son histoire en trois. On passe d’un arc narratif à l’autre tout en retenant son souffle tout du long de cette épopée dans un monde où la mort peut survenir à tout moment. Et quand arrive la fin, on ne se demande plus si une suite est nécessaire, mais plutôt quand est-ce qu’elle sera visible.

Privé de sortie du fait de la crise sanitaire, Sans un bruit 2 s’est fait attendre, John Krasinski ayant expliqué qu’il ne souhaitait pas que son film soit découvert sur petit écran.

Force est d’admettre qu’il avait raison : si l’attente a été longue, le plaisir de découvrir ce film sur grand écran est total.