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Saw 5

Le 27/10/2008 à 23:05
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Notre avis
2 10

''Frappe dans tes mains et tape des pieds, Darren Lynn Bousman s'en est allé '' ! La meilleure chose qui pouvait arriver à la franchise Saw, c'est le départ plus que tardif du gros, de l'énorme, du gigantissime tâcheron qu'est le réalisateur Bousman. Un sans coeur, parce qu'il faut en être un pour rendre public un truc aussi pitoyable que Saw 4 sans le moindre remord. Voilà un problème de résolu. Malheureusement tout ne fonctionne toujours pas dans ce machin devenu plus-casse-gueule-tu-meurs, mais Saw 5 s'octroie le privilège d'être nettement moins raté que les deux opus précédent. Un bon point, pas trop dur à obtenir. Le mauvais, c'est que la franchise continue indéfectiblement dans la même lignée. Une lignée incompréhensible pour le commun des mortels, nécessitant de connaitre chaque film précédent sur le bout des doigts et s'adressant finalement à un public tout sauf cinéphile puisque le film est calibré pour les fans de Saw 2, 3 et 4... Des glandus de 13 ans persuadés que ce sont des bons films. Le cinéma va mal, messieurs dames. Saw y contribue, son public aussi.


Critique Saw 5

Voilà donc l'énorme problème de Saw V : ce sont toujours les mêmes couillons au scénario et ces gens n'ont clairement pas compris les rares fondamentaux du cinéma. Se servant de la médiocrité culturelle du public qu'elle élève au grain transgénique depuis trois ans, la franchise maudite (tant de mauvais films après un vrai petit chef d'œuvre) considère qu'il vaut mieux persister dans une intrigue policière de bazar où des révélations à la con sortent d'un chapeau comme un tour de magie qui tournerait mal. Zéro risque, donc. Saw 5 commence par une scène parfaitement débile, où un pauvre type (mais tatoué, donc forcément des trucs à se reprocher) est menacé de finir en tranches, attaché sous une énorme hache qui va et vient comme un pendule. Ca crie, ça écrase, ça coupe et ça dénature totalement le concept original de mise à l'épreuve qui caractérisait le premier film. Toujours pour épater la galerie (on parle toujours des tocards évoqués plus haut), l'histoire juge bon de proposer des mécanismes de mise à mort parfaitement crétins et grossiers. Si le premier film pouvait intelligement niveler le processus d'identification du spectateur, sachant trop bien à quel point c'est un calvaire de marcher sur des gros morceaux de verre, la surenchère de bas étage est toujours cultivée ici. Même si, reconnaissons-le, le scénario est ensuite assez malin pour justifier le boxon de cette scène. Assurément l'une des meilleures idées du film ! (notez-le précieusement, elles sont rares).

 

Critique Critique Saw 5

 

Revenons donc à ce scénario. Ce scénario pourri qui étire encore un peu les conneries étalées dans les opus précédents et qui juge bon de donner un sens aux éléments laissés comme mystères. Saluons d'ailleurs cet ingénieux aspect marketing puisque chaque film prend soin d'ouvrir des portes, en les enfonçant avec des semelles de plomb, que le fan (voire plus haut) piaffera d'impatience de voir élucidées dans le prochain épisode. Pour comprendre Saw 4, il faudra aller voir Saw 5. Mais pour piger une traitre ligne de Saw 5, il faut préalablement s'être farci le beau coffret DVD actuellement dans le commerce. Il faudra aussi accessoirement aller voir Saw 6, qui nécessitera les mêmes démarches, en plus de s'être préparé à Saw 7, Ad Vitam Eternam. Voilà, vous êtes prévenus ! Impossible de passer outre cette démarche parfaitement hypocrite qui mène le fan par le bout du nez. Une démarche de télévision, qui n'a vraiment rien à voir avec le cinéma, nécessitant une fidélisation lobotomisante, proposant chaque année un épisode comme on appâte un animal en posant des petits bouts de nourriture sur le sol en file indienne. Fatalité, en tant que film à part entière, Saw 5 ne vaut bien évidemment rien du tout.

 

Critique Critique Saw 5

 

Ca raconte l'histoire de deux mecs. Deux très mauvais acteurs qui ont l'énorme privilège d'avoir les rôles principaux. Deux flics. L'un est le complice de Jigsaw, l'autre essaie de le démasquer. Voilà. Les deux mêmes blaireaux qu'on pouvait déjà apercevoir dans Saw 4, et dont on se fout royalement de l'évolution si ce n'est que ''Cette fois, c'est personnel !''. Super. Une bonne occasion de nous en remettre une couche sur la présumée intelligence supérieure du tueur original qui avait tout prévu, mais alors vraiment tout prévu depuis Saw 1. Non, depuis Saw 0, même, puisque les nombreux flashbacks qui composent le film prennent soin d'expliquer en long, en large, en travers, en diagonale et en transversale que la machine était aussi bien huilée que le compte en banque des producteurs. On serait à deux doigts de nous faire croire que tout était pensé avant même que James Wan ait eu l'idée du premier épisode. Ce qui nous donne droit à de jolis moments parfaitement grotesques, dont une engueulade entre les deux assassins assez fun où ils expliquent, grosso-modo, que tuer c'est mal et qu'il faut respecter les victimes. Une charmante parabole pleine de bon sens aux meurtres qui suivront, transformant n'importe quel péquin de passage en steack haché.

 

Critique Critique Saw 5

 

Et c'est peut-être là que réside le salut de Saw 5. Le boulet Bousman étant dehors, c'est David Hackl, le chef décorateur des trois opus précédents, qui se retrouve catapulté réalisateur (c'est dire le niveau). Non pas qu'il soit bon réalisateur, mais déjà bien meilleur. D'abord parce qu'il s'en sort un peu mieux avec ses comédiens, qu'il arrive à rendre sa narration un peu plus calme, comme son montage, nettement moins cut que celui des précédents. Là où Saw 2, 3 et 4 étaient pénibles au possible, Saw 5 divertit par toute sa ringardise incarnée. Oui, c'est con à dire mais on ne s'ennuie pas vraiment. On s'amuse même parfois et pour peu que l'on soit enclin à vouloir en savoir encore plus sur les secrets de Jigsaw (on est dans la salle, autant rester jusqu'au bout), le bordel se laisse suivre comme un épisode de Santa Barbara où l'on déterre de vieux cadavres, comme le retour surprise de Danny Glover (il fallait oser !). Rien de bien anormal pour une intrigue de série télé, ceci dit. Ni pour les cinéphiles, ni pour les fans de Saw premier du nom... Ca se tient.

 

Critique Critique Saw 5

 

La série est sur le déclin, Saw 5 redresse sensiblement la barre. Ca, c'est la vraie bonne nouvelle. Une seconde serait clairement bienvenue (comme le crash de l'avion que prendront prochainement les scénaristes, par exemple) pour rendre Saw 6 un poil plus buvable, ce qui ne serait pas un moindre mal. En attendant, on rigole un peu bêtement, au niveau du film, en s'esclaffant au choix devant le déballage fait à l'écran. Même si notre séquence favorite, la toute fin, n'a clairement rien à envier à un épisode de Fantômas. A voir pour le croire.... Donc pas totalement à boycotter, mais quand même pas à soutenir non plus.






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