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The Hobbit : une Critique Inattendue

Le 06/12/2012 à 17:50
Par
Notre avis
7 10 Irréprochable artistiquement, surpassant même sur ce point la trilogie LOTR, The Hobbit n'en demeure pas moins frustrant dans sa narration, se posant clairement comme la première partie d'une trilogie, ce qui en fait aujourd'hui sa faiblesse et probablement, demain, son incommensurable force. Découvrez ci-dessous notre critique de The Hobbit : Un Voyage Inattendu.

Le Hobbit : Un Voyage Inattendu - Critique du film

Le Hobbit : Un Voyage Inattendu - Critique (2012)


NB : la projection presse à laquelle l'auteur de ces lignes a assisté était en 3D 24fps VO. Il ne pourra donc pas donner son avis sur la technologie HFR. Ni sur la VF, mais ça, c'est quand même moins important …

 

Petit rappel des faits pour les trois du fond qui auraient loupé un épisode : Le Hobbit dont nous vous proposons la critique est un film adapté d'un roman écrit par de JRR Tolkien, qui sert de préquelle au Seigneur des Anneaux. Le livre (et par extension le film) nous raconte comment au cours d'une quête visant à tuer un terrible dragon, le vieux Bilbo – alors jeune - se retrouve en possession du fameux anneau de Sauron, qui va causer tant de problèmes à son neveu soixante ans plus tard. Prévu à la base pour être mis en boîte par Guillermo Del Toro (Hellboy, Le Labyrinthe de Pan), le Hobbit s'est retrouvé un peu par la force des choses entre les mains de Peter Jackson, déjà aux commandes de la trilogie du Seigneur des Anneaux. 11 ans après La Communauté de l'anneau, le réalisateur de King Kong s'offre donc un retour en Terre du Milieu à l'objectif double : replonger les fans de sa trilogie dans cet univers qu'ils ont tant aimé, et faire découvrir à un public plus jeune le monde de Tolkien. Car oui, à l'origine, Bilbo le Hobbit est un livre pour enfants. "Un livre qu'un père peut lire à son fils" disait même son auteur. L'adapter relevait donc du pari pour Jackson, qui prenait le risque de voir sa dernière réalisation présentée comme une version "édulcorée" de LOTR. C'est partiellement le cas … et c'est précisément ce qui fait la grande force du film.


Le Hobbit : Un Voyage Inattendu - Critique (2012) 

ARTISTIQUEMENT MAGISTRAL...

 

Peter Jackson le sait bien : chez tous les amateurs de fantasy, il y a un enfant qui sommeille. Sa dernière réalisation joue donc ouvertement la carte de l'émerveillement et de la découverte, en plaçant le spectateur à la place son personnage central, Bilbo, sorte de grand enfant plongé dans un monde d'adultes. Là où les hobbits du Seigneur des Anneaux semblaient écrasés par le monde extérieur (trop grand pour eux), Bilbo lui, plus espiègle, plus curieux, est en fascination constante devant cet énorme terrain de jeu. L'univers du film, que l'on connaissait pourtant par cœur, nous est donc présenté sous un angle assez inédit. Et l'on ne parle pas que des décors - plus magnifiques que jamais et sublimés par la mise en scène de Jackson - mais aussi de ces personnages, tous plus grands que nature puisque filmés du point de vue du "petit" Bilbo. On pense par exemple à Thorin Oakenshield (Richard Armitage, le digne successeur d'Aragorn), à Gandalf également, ainsi qu'à tous les ennemis disproportionnés (des gobelins, des trolls, des géants, des loups et des araignées énormes) qui vont croiser la route de notre compagnie. Mieux : à l'instar de ce qu'il avait pu faire dans King Kong, Jackson exploite ici pleinement ses environnements dans les séquences musclées de son film (le passage dans les montagnes par exemple, absolument magistral) chose trop rarement faite dans LOTR. D'un point de vue purement artistique, on frôle donc le sans-faute. Hélas, difficile d'en dire autant du scénario.

 

mais INSEPARABLE DE SA TRILOGIE

 

En fait, le principal défaut de The Hobbit est de ne pouvoir absolument pas fonctionner en dehors de son statut d'introduction à une nouvelle trilogie. Sur 2h45 de film, on aura donc droit à un premier acte beaucoup trop long/lent (d'environ une heure), puis à une succession de péripéties au déroulement somme toute assez linéaire, entrecoupées ça et là par des tunnels de dialogues pas toujours folichons, qui flirtent parfois le fan-service inutile (la séquence d'introduction à Hobbitbourg, la grande réunion à Fondcombe…). Pas toujours très rythmé, le film ne décollera vraiment que lorsque les actions seront menées en parallèle, comme c'était le cas dans la majeure partie du Seigneur des Anneaux. Certes, il s'agit là d'une introduction dont le but est essentiellement de nous présenter les personnages de l'histoire et leurs motivations. Mais cette caractérisation se fait clairement au détriment du rythme du film, dont les véritables pics émotionnels ne pointeront le bout de leur nez que dans les dernières bobines. The Hobbit : Un Voyage Inattendu nous aura donc laissé sur notre faim.

Le Hobbit : Un Voyage Inattendu - Critique (2012)

 

Dès lors, on peut se poser la question : est ce que le principal défaut de The Hobbit ne serait pas de passer après Le Seigneur des Anneaux ? En choisissant de jouer la carte de la continuité (même réalisateur, mêmes comédiens, même musique), les producteurs de The Hobbit ont pris le risque de la comparaison directe avec la précédente trilogie Tolkien, dont la première partie était à nos yeux autrement plus aboutie. Sans faire de la critique-fiction, on ne peut s'empêcher de se demander ce qu'aurait donné ce film entre les mains d'un autre metteur en scène (Del Toro par exemple, dont on sent par moment l'influence) qui aurait sans doute  apporté des choses nouvelles à cet univers. D'autant qu'il nous a semblé – et il s'agit là d'une opinion très subjective et peut-être totalement erronée – que Peter Jackson n'était pas autant intéressé par les personnages de The Hobbit que par ceux de Lord of the Rings. Jamais nous n'aurons ressenti la même empathie pour Bilbo que pour Frodo et ses amis Sam, Merry et Pippin. Il y avait, dans LOTR, une espèce de fascination du réalisateur pour ses personnages centraux – fascination quasi-amoureuse - qui frôlait parfois le too-much, mais qui témoignait d'une sincérité extrême de la part de Jackson. Ici, on a l'impression que le réalisateur kiwi se "force à aimer" Bilbo et cette compagnie de nains, qui malgré un capital sympathie énorme, ne nous aura pas autant touché que la communauté de l'anneau. Néanmoins, voyons le bon côté des choses : l'émotion revenant dans les 10 dernière minutes du film, on peut raisonnablement supposer que les deux prochains opus,  seront plus forts de ce point de vue-là. Un peu comme le furent les Deux Tours et Le Retour du roi …

 


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