THOR 2 : La Critique du Film

C'est désormais une tradition, tous les 6 mois débarque en salles un nouveau film Marvel. Après le rafraîchissant Iron Man 3 et en attendant l'intriguant Captain America : Le Soldat de l'Hiver, c'est donc au tour de Thor (Chris Hemsworth) de revenir sur le devant de la scène et ainsi poursuivre la phase 2 de l'Univers Cinématographique Marvel.

 

Voilà, regarde au loin. Super, Bouge Plus ! 
 

Dans Thor, premier du nom réalisé par Kenneth Branagh, succès commercial en 2011, le fils d'Odin avait appris la tempérance à coup d'exil forcé sur la planète Terre. Délesté de cette arrogance puérile et fort de son expérience au sein des Avengers, Thor, qui a rejoint Asgard, tente de ramener l'ordre au sein des Neuf Royaumes qu'il sera bientôt amené à gouverner. Mais voilà, un phénomène qui a lieu tous les 5000 ans, l'alignement des-dits Royaumes, approche et avec lui, le retour d'un mal vieux comme l'univers : les Elfes Noirs menés par Malekith le Pâlichon Maudit (Christopher Eccleston). De bien perfides créatures que ces Elfes Noirs dont l'unique projet est de regarder l'univers sombrer dans les ténèbres et qui, non contents de s'être fait botter une première fois l'arrière-train à la belle époque de Bor, le grand père de Thor, reviennent aujourd'hui pour un second round. Mais pour ce faire, Malekith a besoin de l'Ether, le genre d'arme ultime à l'origine totalement obscure dont les films du genre ont besoin pour augmenter les enjeux. Bien entendu, les Asgardiens ont pris soin de dissimuler l'artefact dans un endroit secret, hors de portée du premier venu. Aucune chance dès lors que l'astrophysicienne Jane Foster (Nathalie Portman) tombe dessus, au hasard de sa quête effrénée du beau blond au gros marteau, rencontré deux ans plus tôt au Nouveau-Mexique, n'est-ce pas ? Ah ben si.

 Tu as lu la critique de Filmsactu ? Oui, j'ai bien ri de leurs légendes...

 
 Thor : Le Monde des Ténèbres fait partie de cette catégorie de films où le héros est toujours au bon endroit au bon moment. Où les évènements les plus improbables se bousculent pour faire progresser un scénario qui, trop paresseux pour se justifier, ne cherche à aucun moment à se rendre crédible. Un pur film de commande, réalisé sans grande conviction par Alan Taylor (qui passe des Sept Couronnes de Game of Thrones aux Neuf Royaumes de Thor pour l'occasion) mais répondant à toutes les exigences du cahier des charges Marvel. Empreint d'un classicisme assumé, Thor 2 lorgne vers Le Seigneur des Anneaux et Star Wars mais ne sort jamais des clous. Le malheureux Christopher Eccleston qui tient le rôle de Malekith l'Interchangeable n'a pas grand chose à se mettre sous la dent et son escouade d'elfes au look fortement inspiré des teletubbies n'a pas non plus de quoi faire frémir. D'où cette impression d'avoir à faire à un long-métrage bouche-trou uniquement là pour nous divertir jusqu'à l'arrivée des plats de résistance nommés Les Gardiens de la Galaxie et Avengers 2. Thor : Le Monde des Ténèbres s'apparente d'une certaine manière à un épisode médiocre (à 200 millions de dollars) d'une excellente série. L'intrigue globale n'avance pas d'un iota mais le plaisir est toujours présent grâce à la densité de l'univers Marvel, à un humour bien rôdé qui a déjà fait ses preuves dans Iron Man 3 et à quelques caméos délirants. Pour donner un ordre d'idée, la première scène post-crédits (à ne surtout pas manquer !) est plus décisive à l'échelle de « la grande histoire » que l'intégralité du film qui la précède...
Eh bah, tu viens plus aux soirées ? 

Thor 2 : Le Monde des Ténèbres offre cependant suffisamment d'action, de fun et de personnages attachants pour masquer toutes les bonnes idées tuées dans l'œuf par une réalisation peu inspirée ou trop timide (la bataille finale, dantesque au demeurant, se perd un peu dans la confusion), des effets spéciaux inégaux et une direction artistique oscillant entre sublime (les décors d'Asgard, somptueux jusque dans les moindres détails) et bancale (notamment le choix discutable de certains filtres). Thor 2 se révèle même d'une efficacité redoutable pour peu que l'on soit sensible à son second degré permanent et à la « Plé-Thor » de gags qu'il renferme. L'alliance de circonstance entre les plus célèbres frères ennemis d'Asgard offre quelques savoureuses joutes verbales. On prend finalement un réel plaisir à retrouver Chris Hemsworth, ineffable Dieu du Tonnerre dont le décalage avec notre civilisation fait toujours sourire trois films plus tard, le savoureux Loki (Tom Hiddleston) et même le Dr. Erik Selvig (Stellan Skarsgard), qui, à 62 ans, s'adonne aux joies du nudisme au beau milieu de Stonehenge. Cette galerie de personnages, à laquelle s'adjoint l'ultra-sarcastique Darcy (Kat Dennings), est la véritable valeur ajoutée de ce Thor 2.

 Is it a bird, is it a plane ? Mais non c'est un marteau !
 

C'est ainsi que l'on réalise l'ampleur du travail accompli par Marvel. L'univers mis en place depuis Iron Man de Jon Favreau en 2007 s'est à ce point imposé dans le paysage cinématographique qu'il fait presque partie du quotidien et n'attire plus les spectateurs uniquement sur la garantie d'un divertissement à grand spectacle mais aussi par la simple perspective de passer deux nouvelles heures en compagnie de héros familiers, pour le meilleur ou pour le moins bon.