Top Gun Maverick : spectaculaire, euphorisant, vertigineux - critique need for speed
Le 24/05/2022 à 22:21Par Olivier Portnoi
Notre avis
On ne s'attendait pas à une telle réussite. Evitant le piège de la nostalgie tout en renouant avec les thèmes forts du premier film (qu'il surpasse de loin), Top Gun 2 Maverick est un pur plaisir de cinéma pop corn qui vole très haut et conforte le statut de superstar hors normes de Tom Cruise. Vertigineux.
Plus de trois décennies après avoir été un de ses élèves les plus brillants, Pete "Maverick" Mitchell doit retourner à l'école Top Gun afin de former de nouvelles recrues pour une mission suicide.
Bien que quinquagénaire, Maverick a toujours refusé de grimper dans la hiérarchie militaire préférant rester un pilote d'essai actif et continuer à courir après les sensations fortes.
Instructeur malgré lui à Top Gun, il retrouve parmi ses élèves Bradley "Rooster" Bradshaw (Miles Teller), le fils de Goose, son meilleur ami décédé dans le premier film. Maverick va devoir affronter son passé tout en prenant conscience que la jeunesse éternelle n'existe pas.
Une suite à Top Gun ? Même Tom Cruise n'y croyait pas avant que le producteur Jerry Bruckheimer (Bad Boys, Pirates de Caraïbes) lui soumette "l'idée" qui le fait changer d'avis.
Le secret de ce comeback inespéré : un scénario certes simple mais malin, qui parle de transmission, d'amitié, de deuil, et qui confronte Tom Cruise à son propre vieillissement et le questionne face à sa place dans une industrie cinématographique en pleine transformation. Sans oublier d'être du grand spectacle. Car Top Gun Maverick est avant tout un blockbuster hors-norme à voir sur très très très grand écran. Au même titre que les Mission Impossible (d'ailleurs Pete Mitchell dégage un petit côté Ethan Hunt par moment).
Plus que jamais, Tom Cruise se révèle indispensable dans le paysage cinématographique actuel et s'impose comme le dernier monstre du cinéma à oser du grand spectacle sans CGI pour un budget aussi colossal.
Le premier Top Gun de Tony Scott avait été accusé de propagande pro américaine avec son esthétisme publicitaire. 36 ans plus tard, Joseph Kosinski reprend l'imagerie inhérente au film (le tube "Danger Zone" de Kenny Loggins détonne dès les premières minutes), les jets supersoniques, les Ray-Ban, les jeux torse nu sur la plage, le male alpha tel que l’Amérique le rêve, les scènes de moto "take my breath away" et pourtant la sensation n'est pas la même.
On craignait l'excès de nostalgie, le fan service pompier mais à l'arrivée Top Gun Maverick est on ne peut plus actuel. Tout en respectant l'héritage de Tony Scott, Joseph Kosinski conserve l'essence de Top Gun, son côté America Fuck Yeah, pour en faire un drame puissant. On pense parfois à son très bon mais passé inaperçu Line Of Fire avec Josh Brolin et Miles Teller.
Quant aux scènes d'action, le réalisateur avide de technologie (on lui doit Oblivion avec Tom Cruise mais aussi Tron 2.0) les rend immersives au possible.
Selon la volonté de Tom Cruise, les acteurs ont tourné eux-mêmes leurs séquences dans de vrais F-14 en plein vol. Plus de 800 heures de rushs ont été emmagasinés afin d'offrir un résultat ébouriffant qui nous colle littéralement à notre siège (d'où la nécessité de voir le film sur grand très grand écran).
Top Gun Maverick dépasse de loin toutes nos espérances. Quant au retour de Val Kilmer, il offre un écho émotionnel inattendu au film (d'autant plus quand on a vu l'excellent documentaire Val).
Du grand spectacle et certainement le blockbuster de cet été.
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