Very Bad Cops
Le 26/10/2010 à 20:00Par Arnaud Mangin
Bénéficiant d'un concept plutôt sympa, focalisant son intrigue sur des personnages normalement relégués au second plan, Very Bad Cops trouve le moyen d'enchaîner des gags souvent très drôles, mais souffre aussi d'un rythme très inégal où, à force de vouloir trop en proposer, le film finit par s'étirer beaucoup trop en longueur.
Découvrez ci-dessous la critique de Very Bad Cops
Critique Very Bad Cops
Parce que les gros bras, les explosions, les coups de feu et les voitures qui font des tonneaux à n'en plus finir envahissent généralement l'écran de tout film d'action qui se respecte, certains éléments passent à la trappe. Des gens, plus précisément... Vous savez, dans les scènes de commissariat, ces types du fond, en cravate, qui font de la figuration ou, au mieux, échangent un café avec le héros le temps d'une scène. C'est de ces gars là que parle ce Very Bad Cops (on évitera de commenter ce titre français anglicisé pour l'occasion), un film où les seconds couteaux en ont marre de ne pas tirer la couverture de leur côté et de rester dans l'ombre des action heroes. En l'occurrence Samuel L. Jackson et Dwayne Johnson dont les arrestations explosives font le bonheur de tous... Sauf de Gamble et Hoitz (Will Ferrell et Mark Wahlberg), des souffres douleurs qui trouvent enfin l'occasion de se faire valoir en enquêtant sur les fraudes comptables d'une société d'échafaudages.
Voilà un postulat-concept plutôt sympa et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dernier est honnêtement exploité, tirant jusqu'à l'usure la corde des clichés du cinéma américain borderline, tant dans son énergie visuelle que dans son pitch général. En résulte de nombreuses séquences franchement drôles (dont les running gags sur le sex-appeal de Will Ferell ou les pots de vin) et un humour aux degrés multiples nous rappelant que le réalisateur de The Anchorman et Ricky Bobby Roi du circuit en tient toujours une petite couche. Le hic, c'est que comme à son habitude, Adam McKay fourmille d'idées en refusant d'en sacrifier le moindre cheveu au risque de pénaliser le rythme de son film. Ce qui est malheureusement le cas. Car aussi tordants soient certains passages, l'ensemble souffre d'une cadence plutôt inégale (étalé sur 1h50... c'est long) comme si des scènes coupées y avaient été réintégrées.
C'est pour cette unique raison que le film laisse une impression mi-figue mi-raisin. Parce que plutôt sympa, pavé de bonnes idées et de seconds rôles qui savent s'éclater (Michael Keaton en tête), le résultat aura été plus mémorable s'il avait su maintenir son cap tout du long en sachant aller à l'essentiel lorsque c'était nécessaire. Le résultat en devient trop oubliable.
Première publication le 8 septembre 2010