Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile
Le 02/02/2010 à 08:25Par Elodie Leroy
Découvrez ci-dessous la critique Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile
Dans le circuit depuis une cinquantaine d'années, Rintaro débute à la Toei avant de rejoindre Mushi Production, où il apprend auprès du grand Osamu Tezuka. Il travaille sur des œuvres phares telles que la série Astro Boy, avant de participer à l'aventure Madhouse, studio créé en 1972 par des anciens de Mushi Production. En 1979, il réalise son premier long métrage en adaptant Leiji Matsumoto avec Galaxy Express 999 (Albator). Par la suite, il collabore notamment avec son disciple Yoshiaki Kawajiri et Katsuhiro Otomo sur Manie Manie, porte sur le grand écran le manga X de Clamp, revient vers l'univers de Tezuka avec Metropolis. Producteur, réalisateur et scénariste, Rintaro est aujourd'hui considéré comme l'une des figures phares de l'animation japonaise. Cette année, il nous revient avec Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile, un joli conte pour enfants qui prouve une fois encore l'étendue de son registre.
Les premières séquences de Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile nous plongent dans un univers nocturne très coloré à travers les jeux solitaires d'une petite fille. Habillée en costume de pingouin, Yona est persuadée que celui-ci lui permettra un jour de voler comme son père le lui avait promis de son vivant. Ses échanges avec Monsieur Ji, un vieil homme mystérieux qui semble doué de pouvoirs surnaturels, puis sa rencontre avec Chaley, un gobelin timide qui parvient à l'attirer dans son monde, ouvrent pas à pas les portes d'un univers féérique. Porté par le personnage titre, Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile séduit d'emblée par sa fraîcheur enfantine excluant toute niaiserie. Le film nous emmène dans un autre monde où c'est contre toute attente la petite fille qui est perçue comme un être de légende. A travers le parcours de Yona et son histoire d'amitié avec Chaley et Zammie, un ange déchu devenu l'instrument du méchant Bouca-Bouh, le film aborde avec simplicité les thèmes de l'amitié, de l'entraide, du dépassement de soi mais aussi et surtout du deuil. Car derrière les péripéties de Yona se dessine une réconciliation avec le souvenir de son père disparu quelques années plus tôt.
Si l'intrigue et le traitement des personnages secondaires s'avèrent en fin de compte assez classiques, l'héroïne accomplit un véritable parcours et le film délivre une jolie pointe d'émotion dans son final. Pour donner vie aux folles aventures de la fillette, Madhouse a collaboré avec Denis Friedman Production, producteur de Kaena, La Prophétie et coproducteur de Peur(s) du Noir. Mélangeant les influences graphiques d'horizons différents, au point que l'on se croirait parfois dans une production européenne, l'esthétique de Yona, la Légende de l'Oiseau Sans Aile repose sur un style et une mise en couleur très épurés. La recherche visuelle des décors s'avère certes un peu inégale, allant de plans nocturnes proprement sublimes au début du film à un village de gobelins qui respire un peu trop la création de synthèse sans âme. Mais les personnages bénéficient d'un design adorable (Yona est absolument craquante) et sont animés avec une grâce qui risque de conquérir même le plus fervent amateur d'animation traditionnelle. Un bon divertissement familial qui constitue aussi une alternative aux productions américaines destinées aux enfants, un peu formatées ces dernières années.