Critique : Destiny of Shrine Maiden - Episodes 1 à 12
Le 23/10/2008 à 13:51Par Frédéric Frot
Destiny of shrine maiden est une série à visionner sans arrière-pensées. Le sujet classique est traité avec justesse et permet d'aborder des thèmes habituellement peu explorés. L'histoire pleine de rebondissements mêle admirablement action et sentiments. Une touche d'occultisme vient s'ajouter à cette série qui ravira tout type de public dès l'adolescence.
Kannazuki no Miko, ou Destiny of Shrine Maiden à l'international, est l'adaptation télévisuelle du manga éponyme de l'auteur Kaishaku publié en 2004 dans le recueil Shônen Ace. C'est au studio TNK (Hand Maid May) que l'on doit ces douze épisodes. Au character design, on trouve Maki Fujii et à la réalisation Tetsuya Yanagisawa. Cette équipe signa d'ailleurs également la série I my me ! Strawberry-eggs pour ce même studio.
Destiny of Shrine Maiden peut être classé dans les shônen basiques, où des jeunes filles ont pour mission de sauver le monde. Mais certains additifs au genre apportent une certaine profondeur à cette série. En effet, on retrouve en dehors des habituels mecha une touche de fantastique voire d'occultisme. Mais l'élément le plus important qui rend intéressant Kannazuki no Miko est ce trio amoureux qui fait la part belle au genre Yuri. Ce terme signifie en japonais Lys (les prénoms de fleurs étant souvent utilisés pour les filles) et désigne les relations homosexuelles féminines. Cette thématique n'est cependant pas nouvelle et l'on a pu voir ce sujet abordé avec brio dans le film d'Utena réalisé en 1999 par Kunihiko Ikuhara. Les deux héroïnes présentent des profils diamétralement opposés. Himeko est délicate, timide mais surtout naïve, tandis que Chikane est arrogante et hautaine. Au début, leur relation est à sens unique puisque Chikane est amoureuse d'Himeko sans toutefois le déclarer ouvertement. Cette dernière aime quant à elle un camarade d'enfance : Souma Oogami.
La lutte contre Orochi, le dieu du mal, va rapprocher physiquement les deux jeunes filles sans toutefois rendre la relation saphique effective. Tout au long des épisodes, on suit avec intérêt l'évolution de Chikane, la prêtresse de la lune. Son penchant pour Himeko, prêtresse du soleil, la conduira même à des extrémités et apportera un climax digne d'une tragédie grecque. Le personnage masculin, Souma, vient compléter ce triangle amoureux. Ce dernier est écartelé entre son appartenance, tout comme son frère, au clan des Orochi et son amour sincère pour Himeko. Ses sentiments pour sa camarade d'enfance lui permettront de surmonter les épreuves qui se succèdent. Il saura par amour s'effacer durant le bouquet final. Autour de ce trio, une galerie de personnages secondaires attachants participe à la cohésion de la série malgré leurs caractères stéréotypés.
Contrairement a des animes comme Gundam ou Macross, Destiny of Shrine Maiden met en scène des mecha qui ne sont que des extensions de personnalités. Pour preuve, les postes de pilotage sont dénués de levier de commande et les adversaires semblent véritablement se rencontrer physiquement. Le design des machines est agréable mais pas novateur, et l'on a quelque fois une impression de déjà-vu durant les phases de combats. Sans que l'on puisse parler véritablement de fan service, les personnages féminins présentent souvent des attributs généreux. Il n'est pas non plus rare de voir des corps dénudés. Malgré tout, ces éléments ne choquent pas et s'intègrent parfaitement à l'histoire.