Critique : Nabari - Episodes 1 à 9
Le 27/11/2009 à 15:55Par Valérie Frot
Ces neuf premiers épisodes de Nabari sont une jolie réussite. L'histoire est captivante et les personnages sont complexes et particulièrement fouillés. Une part d'ombre entoure chacun d'entre eux, laissant le mystère planer sur leurs véritables desseins. La dualité des deux personnages Miharu et Yoite est passionnante à suivre et les personnages secondaires ne sont pas en reste. Les combats sont plutôt originaux et chorégraphiés avec dynamisme. Cette série revisite à notre époque, le monde des shinobi (ninjas) avec un franc succès !
Nabari no Ô (ou Nabari no Ou) est la première oeuvre de la jeune mangaka Yuhki Kamatani, prépubliée depuis 2004 dans le magazine Monthly G du célèbre éditeur Square Enix (Fullmetal Alchemist, Black Butler...). Au Japon, elle compte actuellement 11 volumes, alors que chez nous le septième volume est prévu pour le 10 décembre 2009 aux éditions Asuka. A signaler que Nabari no Ô est arrivé en finale du neuvième Japan Media Arts Festival en 2005, dans la catégorie manga. La série animée, appelée chez nous tout simplement Nabari, est réalisée pour le studio J.C. Staff (Azumanga Daioh, Ai Yori Aoshi, ou encore Excel Saga) en 2008 par Kunihisa Sugishima (Yu-Gi-Oh! Duel Monsters) qui a entre autre collaboré aux séries Mobile Fighter G Gundam ainsi qu'au film Mobile Suit Gundam F91. Nabari comprend 26 épisodes et a été diffusé au Japon du 6 avril au 28 septembre 2008 sur TV Tokyo.
L'intrigue de Nabari se déroule dans un Japon contemporain où deux mondes coexistent. Le premier est celui de Nabari, le monde caché des shinobi (ninja) constitué de cinq villages ; l'autre est celui des humains. Depuis des siècles, Nabari est soumis à de multiples conflits entre les différents villages qui le composent, chacun s'évertuant à obtenir les techniques secrètes les plus puissantes. Le roi de Nabari sera celui qui parviendra à s'emparer et à contrôler le pouvoir « Shinra-Banshô »....
Miharu Rokujô est un étudiant mystérieux, introverti et peu sociable qui ne se mêle jamais à ses camarades. Il renferme en lui la plus puissante des techniques ninja créée le « Shinra-Banshô ». Il est subitement contraint de s'entraîner avec les membres du club de nindo de son lycée qui s'avèrent être des combattants hors pair, pour faire faire face aux redoutables ninjas du clan Iga, qui tentent par tous les moyens de s'emparer de son secret. Il va alors tenter d'apprendre à maîtriser son terrible pouvoir afin de survivre...
Si l'on retrouve les ingrédients d''un shônen traditionnel avec les valeurs du dépassement de soi et de l'amitié, Nabari est plus que cela. La série possède en effet le petit plus qui la démarque de la plupart des autres séries du genre. Hormis une intrigue captivante, le point fort de Nabari est véritablement la personnalité des protagonistes, qui s'avère être complexe et véritablement intéressante. Chacun d'entre eux renferme un caractère fouillé, une part d'ombre mystérieuse, dissimulant des secrets qu'il ne peut révéler même à ses compagnons d'armes et laissant planer quelquefois un doute sur ses véritables aspirations personnelles...
Miharu est le héros de Nabari, mais dès l'apparition de Yoite, la hiérarchie des rôles semble progressivement s'inverser. Miharu est réservé et indécis alors que Yoite, qui ne s'embarrasse pas de détails superflus, est beaucoup plus acerbe et incisif. La dualité de ces deux personnages est intéressante à observer car chacun va évoluer sensiblement au contact de l'autre. Yoite parvient à nous faire douter du bien et du mal et plus on avance dans l'histoire, moins on sait vers quel camp se pencher... On pourrait faire un parallèle avec l'un des ninjas les plus en vogue depuis quelques années, à savoir Naruto, puisqu'il est également question dans cette série de villages cachés et de ninjas, mais la comparaison s'arrêtera là. L'ambiance de la série Naruto et celle de Nabari sont très différentes : Naruto ne se déroule pas dans un Japon contemporain, et Nabari s'avère être plus grave et pessimiste.
Les premiers épisodes de Nabari semblent assez convenus mais l'intrigue devient rapidement de plus en plus complexe et fascinante à suivre. Les combats inventifs sont impressionnants et habilement chorégraphiés. Le chara design soigné de Kazunori Iwakura (Ai Yori Aoshi, Ai Yori Aoshi ~Enishi~) est à l'image de cette série de belle qualité. Nabari est une jolie surprise qui revisite à notre époque et à sa manière le monde des shinobi.