Critique : Shakugan no Shana - Episodes 1 à 5
Le 25/09/2008 à 18:30Par Frédéric Frot
Shakugan no Shana fait partie de ces séries que l'on prend véritablement plaisir à visionner. Un scénario intéressant associé à de l'action et une galerie de personnages attachants lui permet d'obtenir une place de choix dans notre cœur.
Shakugan no Shana est une série en 24 épisodes réalisée en 2005 par le studio J.C Staff, à qui l'on doit entre autres Ikki Tousen ou Excel Saga. Elle fait suite au manga éponyme paru quelque mois auparavant en prépublication dans Comic Dengenki Daioh. A l'origine de ces différents formats se trouve un roman de Yashichiro Takashi. Mais Shakugan no Shana ne se limite pas à ces trois versions : des OAV, un film et des jeux complètent cet univers, tandis qu'une seconde saison de la série voit le jour en 2007. Le character design original est de Noizi Ito, cette artiste ayant également réalisé celui de l'étrange La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Les dessins sont finalisés pour leur intégration dans la série par la character designer Mai Otsuka. A la réalisation, on trouve Naomi Miyata qui possède la particularité de pouvoir endosser de nombreux rôles dans l'animation comme celui de réalisateur (Rave Master), de storyboarder (Death Note) ou de directeur musical (Full metal Panic !).
Shakugan no Shana aborde la thématique de la mort par le biais du fantastique. Le danger vient d'une dimension parallèle dans laquelle vivent les seigneurs pourpres. L'équilibre entre ces deux mondes est menacé par certains de ces seigneurs qui volent littéralement les âmes des Terriens. Cette série peut être qualifiée d'hybride entre les genres shôjo et shônen dont elle essaye de tirer le meilleur parti.
Les personnages de Shakugan no Shana sont véritablement intéressants et présentent des profils très variés. Sakai Yuji, jeune étudiant, découvre avec stupeur qu'il est en réalité mort et qu'il ne vit que par procuration grâce à une flamme interne qui le maintient dans la dimension terrestre. Resté altruiste malgré la découverte abrupte de la vérité sur son état, il n'aura de cesse de protéger les autres et faire perdurer si possible leurs souvenirs. Sa relation avec la flamme haze semble de prime abord conflictuelle car il a du mal à accepter son état et son impuissance en tant que flamme. Shana est quant à elle plus énigmatique. Sans nom, elle ne semble être qu'un outil sans passé ni véritable avenir. Sa rencontre avec le héros qui va, lui, l'appeler Shana, va chambouler son univers mais surtout ses certitudes. Jusqu'alors, les combats qu'elle menait contre les Tomogara, entités envoyées par les seigneurs pourpres, était marqués de son indifférence, son anonymat lui servant de cuirasse face aux événements. Mais sa relation avec Yuji évolue rapidement et le doute va commencer à s'insinuer en elle jusqu'a altérer son jugement et sa combativité.
A ce couple de héros antithétiques vient s'ajouter une galerie de portraits intéressants. Il y a tout d'abord Friagne, ce seigneur pourpre aidé dans ses noirs desseins par Marianne. Rôle essentiel dans tout bon récit, le méchant reste énigmatique. Toujours calme, il porte une attention passionnée à son assistante qui a la forme d'une poupée de chiffon et qui perd régulièrement ses combats. Il en devient alors presque sympathique aux yeux des spectateurs. Un autre des personnages principaux est la seconde flamme haze, Marjorie Doe. Cette dernière, caractérielle et ostensiblement portée sur la consommation d'alcool, ajoute une touche d'humour par ses frasques. Cette série intègre également des objets parlants. Contrairement à Kino no Tabi et sa moto parlante douée d'intelligence, il s'agit dans Shakugan no Shana de transmetteurs qui permettent à des seigneurs pourpres « gentils » d'interagir avec les flammes haze dans la dimension terrestre. A cette galerie de premiers rôles s'ajoute l'ensemble des camarades de Yuji qui participent également à la cohésion de la série.
Le démarrage de Shakugan no Shana est relativement long et il y a des redites durant les premiers épisodes, comme pour mieux imprégner le spectateur de l'intrigue. Une fois les éléments de fond véritablement installés, chaque épisode apporte son lot de rebondissements, la série navigant entre mélancolie et action. L'humour est toutefois présent, évitant une trop grande noirceur à l'ensemble. Les premiers épisodes apportent leurs lots de questions mais il va falloir patienter pour en obtenir toutes les réponses.