Critique : Soul Eater - Episodes 1 à 11

La série Soul Eater, qui compte 51 épisodes au total, est basée sur le manga du même titre de Atsushi Okubo, toujours en cours de publication au Japon depuis 2003 avec 14 volumes à son actif. C'est le studio Bones qui signe cette adaptation. Soul Eater est réalisé par Takuya Igarashi qui a travaillé sur plusieurs séries d'envergure telles que Sailor Moon ou encore Magical Doremi.

Si Soul Eater reprend les poncifs du genre shônen, c'est par son graphisme et son humour à la manière des aventures du Dr Slump que cette série se démarque. Quelque fois sérieuse, elle laisse souvent prévaloir par ailleurs un humour un peu trash. Toutefois, sans être à conseiller à de jeunes enfants, Soul Eater peut être vu par un très large public. Le pitch de départ est comme souvent dans les récits shônen relativement simple. De jeunes faucheurs d'âmes doivent collecter 99 âmes damnées et une âme de sorcière pour que leurs armes deviennent la Death Scythe (la Faux de la mort, l'arme la plus puissante qui existe).

Lorsque l'on découvre Soul Eater pour la première fois, on est un peu surpris par le découpage scénaristique de l'animation. Les premiers épisodes permettent de découvrir les différents protagonistes, suivant en cela le manga dont les premières histoires étaient indépendantes. On découvre tour à tour les couples Meister/Arme principaux ainsi que les différents personnages secondaires qui vont enrichir la série. Chaque aventure, qui se déroule parfois sur plusieurs épisodes, ne regroupe que deux Meister, tandis que les autres personnages deviennent spectateurs et commentateurs grâce au miroir du maître Shinigami. Les plus perspicaces remarqueront que les personnages qui interviennent avec un rôle plus figuratif ne sont jamais complètement dessinés. Leur visage reste dans l'ombre ou le cadrage les occulte en partie. Ce procédé permet un très net gain en termes de ressources pour réaliser la série.

Dans Soul Eater, les personnages sont attachants y compris la sorcière Medusa de par son coté machiavélique. En premier lieu, c'est Soul qui retient toute notre attention. Sous une apparente nonchalance se cache en vérité un personnage doté d'un gros cœur même si les filles ont quelquefois un effet « saignant » sur lui. Son Meister, Maka, est quant à elle volontaire et travailleuse. L'autre couple d'armes de maître Tsubaki se transforme en double faux reliés avec une chaîne, l'arme de nombreux ninjas qui accompagnent Black Star. Ce dernier, dont l'histoire nous est révélée durant ce premier coffret, est fort imbu de sa personne. Au lieu de nous énerver, son caractère extrême parvient à nous faire rire. Le troisième couple est en réalité un trio. Il s'agit du fils du Maître Shinigami qui a fondé l'école Shibusen où sont formés les Meister et leurs armes. Ses armes sont Patsy et Liz, deux jeunes sœurs ayant la particularité de se transformer en pistolets automatiques. Death the kid, bien que shinigami confirmé au pouvoir impressionnant, va intégrer l'école. Mais il a un problème de taille avec la symétrie, qui relève d'une pathologie psychiatrique.

Chaque personnage possède donc des défauts que le mangaka a poussé un peu à l'extrême afin de s'en servir comme ressort humoristique. En dehors de ces couples principaux, les personnages secondaires ne sont pas en reste et présentent souvent des profils outranciers participant au ton décalé de la série.

On ne peut s'empêcher en regardant Soul Eater de faire un parallèle avec les autres grandes productions que sont Naruto, One Piece ou Bleach. Soul Eater ne révolutionne pas le genre mais lui ajoute tout de même sa propre touche grâce à un humour plus marqué que dans un One Piece. L'adaptation suit le manga sur ces premiers épisodes avec une mise en mouvement relativement proche de la version papier. Lorsque débuta la diffusion de l'animé, près de 12 volumes étaient déjà publiés au Japon. Cet écart permettra d'éviter les épisodes de remplissage comme on a pu en voir sur des séries telles que Naruto par exemple, où tout un pan de la série animée a été ajouté par rapport à l'oeuvre originale.

Soul Eater est une série intéressante à suivre et le développement de l'intrigue arrive à nous tenir en haleine. L'alliance de l'humour, d'un graphisme surprenant mais aussi d'une trame classique du shônen en font l'une des séries animées les plus divertissantes du moment. Espérons que la suite des épisodes conforte notre jugement.